Gabriel de SAINT-AUBIN Paris, 1724 - 1780
Descente du comte d’Estaing à l’île de la Grenade le 3 juillet 1779 et Mac Cartney, gouverneur de l'île de la Grenade, rendant son épée au comte d'Estaing le 6 juillet 1779
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Gabriel de SAINT-AUBIN Paris, 1724 - 1780
Descente du comte d'Estaing à l'île de la Grenade le 3 juillet 1779 et Mac Cartney, gouverneur de l'île de la Grenade, rendant son épée au comte d'Estaing le 6 juillet 1779
Deux dessins à la plume et encre noire sur trait de crayon et estompe, rehauts de blanc
Le premier signé et daté 'G de St Aubin 1779 (...)' sur le canon en bas à gauche et 'G d S Aubin' dans le bas et annoté 'Mr le Comte destaing executant la descente a l'isle de la Grenade en juillet 1779 dessiné par Gabriel de St aubin (...)' dans le bas
Le second signé et daté 'G de St Aubin ft. 7bre 1779.' en bas à gauche et annoté 'Milord Cartnei gouverneur de l'isle de la grenade Rendant son épée a M le Comte d'Estaing. le 6 juillet 1779 (...)' dans le bas
Portent une marque de monteur non identifiée (L.3536) en bas à gauche
The comte d'Estaing at Grenada, pen and black ink, black chalk and white highlights, a pair, signed and dated, by G. de Saint-Aubin
h: 16,20 w: 21,50 cm
Provenance : Collection Hippolyte Destailleur, Paris ;
Sa vente ; Paris, 7 février 1893, n°97 (1.000 francs) ;
Collection Georges Dormeuil, son cachet (L.1146a) en bas à gauche sur l'un et en bas à droite sur l'autre, n° 117 et 118 du catalogue Paulme ;
Puis par descendance ;
Collection particulière, Paris
Expositions : 'Exposition des Saint Aubin', Paris, hôtel Jean Charpentier, 1925, n° 84 et 85
Bibliographie : Emile Dacier, 'Gabriel de Saint Aubin', Paris-Bruxelles, 1929-1931, t. II, p. 9-10, n° 67-68
Emile Dacier, 'Le carnet de dessins de Gabriel de Saint-Aubin: conservé à la Bibliothèque royale de Stockholm', Paris, 1955, p. 10
Kim de Beaumont, "Gabriel de Saint-Aubin revisité : le contexte biographique de ses oeuvres parisiennes", in cat. exp. 'Gabriel de Saint-Aubin 1724-1780', Paris, 2007, p. 44 et p. 47, note 166
Commentaire : Victoires des troupes françaises infligées aux britanniques au début du mois de juillet de l'année 1779, la prise de la Grenade, puis la bataille navale de la Grenade eurent un grand retentissement dans tout le Royaume de France. Elles furent longtemps le symbole d'une puissance militaire retrouvée, fondatrices de la nouvelle confiance de tout un peuple envers sa flotte militaire, alors que l'humiliation subie lors de la guerre de Sept Ans était encore dans toutes les mémoires.
Ainsi, à la suite de l'engagement français aux côtés des patriotes américains au début de l'année 1778, Charles Hector, comte d'Estaing, débarque aux Antilles à la tête d'une flotte importante. Après quelques mois d'un calme calculé, employé à un réarmement stratégique, les troupes françaises déclenchèrent, dans le courant du mois de juin, une suite d'offensives contre les Anglais. Dans la nuit du 3 au 4 juillet 1779, le comte d'Estaing lança les troupes françaises à la conquête de l'île de la Grenade, alors une des colonies britanniques parmi les plus riches et les plus emblématiques. Surpris par cette attaque soudaine et intense, les Anglais rendirent les armes dans la journée, faisant la gloire du comte d'Estaing, architecte de cette éclatante victoire. Alerté de la défaite, l'amiral anglais Byron, à la tête d'une flotte imposante, décida de faire voile sur la Grenade dans l'esprit de la reconquérir immédiatement. Arrivés le 6 juillet, les Anglais firent face à une flotte française déjà sur le pied de guerre, préparée pour la bataille, Charles Hector d'Estaing ayant été informé un jour plus tôt de cette contre-attaque improvisée. La désorganisation flagrante de la Royal Navy profita au commandement français toujours plus stratège qui lui infligea une défaite rapide.
Emporté par la liesse populaire générée par le récit héroïque de ces victoires, Gabriel de Saint-Aubin, déjà gravement atteint par la maladie, mais encore particulièrement attentif à l'actualité, réalisa une série de dessins sur cet événement majeur sans avoir le temps de les publier. Ce sont deux dessins de cette série que nous avons le privilège de proposer au feu des enchères aujourd'hui. Le premier décrit le général d'Estaing à la tête de ses hommes, les amenant à la victoire lors de la prise de l'île. Le second, tout aussi brillant, nous livre la scène de capitulation, avec le gouverneur Mac Cartney, rendant son épée au comte d'Estaing le 6 juillet 1779, après l'ultime bataille. Ces œuvres constituent un témoignage prestigieux de la ferveur populaire qui est née à la suite de ces victoires et à laquelle Saint-Aubin s'est également prêté. Nous retrouvons dans ces dessins le trait sulfureux et le maniement du crayon si novateur de l'artiste qui livre ici sa version d'un sujet d'actualité, auquel il prête son talent et sa liberté de ton.
Instantanément élevé au rang de héros national, il fut guillotiné pendant la terreur le 28 avril 1794. Son statut et ses origines aristocratiques eurent raison de lui lors d'un procès houleux dont on retient les derniers mots de l'ancien héros : " Quand vous aurez fait tomber ma tête, envoyez la aux Anglais, ils vous la paieront cher ".
Nous remercions Madame Kim de Beaumont de nous avoir aimablement confirmé l'authenticité de ces dessins d'après des photographies.
Estimation 8 000 - 12 000 €
Sold 11,050 €
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