Nicolas de Largillierre Paris, 1656 - 1746
Portrait présumé de la duchesse de Montbazon
Sold 31,200
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Nicolas de Largillierre Paris, 1656 - 1746
Portrait présumé de la duchesse de Montbazon
Huile sur toile
Dans un cadre en bois sculpté et doré, travail français d'époque Louis XV
Presumed portrait of the duchess of Montbazon, oil on canvas, by N. de Largillierre
h: 80 w: 65 cm
Provenance : Collection du comte de La Béraudière ;
Sa vente, Paris, Hôtel Drouot, 2 juin 1882, n° 8 (3.200 francs) ;
Collection de madame Nouette-Delorme
Sa vente ; Paris, Hôtel Drouot, 17-18 juin 1914, n° 36 (5.900 francs à Rémois) ;
Collection Armand Mame, Tours ;
Par descendance à sa fille Marie-Thérèse, Paris ;
Puis par descendance ;
Collection particulière, Paris
Bibliographie : Paul Eudel, 'L'Hôtel Drouot et la curiosité en 1882', Paris, 1883, p. 380-381
Commentaire : Nicolas de Largillierre est, aux côtés de Hyacinthe Rigaud et de François de Troy, l'un des plus brillants représentants d'un âge d'or du portrait français sous le règne de Louis XIV. Fort de son observation de l'art de van Dyck et de Peter Lely au cours de sa jeunesse flamande et de plusieurs séjours en Angleterre, il contribua à repousser le poids de la tradition classique dans l'art du portrait et à donner à ce genre une impulsion nouvelle.
Daté par Dominique Brême des années 1725-1730 par son style et par la coiffure du modèle, notre tableau témoigne de la période de maturité de l'artiste. La jeune femme représentée, traditionnellement identifiée comme la duchesse de Montbazon, pourrait être Louise-Gabrielle-Julie de Rohan (1704-1780), qui épousa le 4 août 1718 en l'abbaye de Jouarre (dont sa sœur était abbesse), son cousin Hercule-Mériadec de Rohan-Guéméné (1688-1757), comte de Rochefort, prince puis duc de Montbazon, dont elle eut sept enfants. Charlotte-Louise (1722-1786), l'aînée, qui fut présentée par sa mère au roi Louis XV et à la reine Marie Leszczynska le 26 octobre 1737 à Fontainebleau, épousera Victor-Amédée-Philippe Ferrero Fieschi, prince de Masserano, ambassadeur d'Espagne à Londres. Au cours de la même année 1737, et sans doute en raison de ce mariage, Charlotte-Louise fut portraiturée par Jean-Marc Nattier (huile sur toile, 125 x 97,5 cm, musée national des châteaux de Versailles et de Trianon). La comparaison entre le portrait de la mère par Largillierre et celui de la fille par Nattier montre un réel air de famille entre les deux modèles et permet de soutenir l'identification proposée du premier. Largillierre avait par ailleurs déjà eu l'occasion de travailler pour cette famille car la mère de Louise-Gabrielle, Anne-Geneviève de Lévis, fut également portraiturée par lui en 1697 (huile sur toile, 82,5 x 64 cm, Rouen, musée des Beaux-Arts).
Comme à son habitude, Largillierre a représenté ici son modèle en extérieur, devant un muret et un paysage indéfini où l'on distingue des branchages aux tonalités automnales, sous un ciel obscur permettant de mieux faire surgir la figure de la duchesse de Montbazon. Cette dernière est représentée à mi-corps, faisant face au spectateur, dans une riche robe de velours rouge à la doublure et aux broderies moirées. Le naturel et la justesse de cette composition illustrent la parfaite maîtrise atteinte par le peintre pour réaliser ces effigies de hauts personnages, issus de l'aristocratie ou de la bourgeoisie, français comme étrangers, qui le tenaient en haute estime.
Ce portrait nous permet également d'apprécier les qualités de coloriste et la virtuosité de Nicolas de Largillierre, aussi bien dans les épais et voluptueux plis du velours que dans la description minutieuse de la dentelle de son corsage, ou encore dans le rendu délicat des fraiches carnations de cette séduisante jeune femme.
Ce tableau sera intégré au catalogue raisonné de Nicolas de Largillierre actuellement en préparation par Monsieur Dominique Brême, parmi les œuvres autographes.
Estimation 20 000 - 30 000 €
Sold 31,200 €
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