Luc-Olivier MERSON Paris, 1846 - 1920
Le repos pendant la fuite en Egypte
Sold 52,000
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Luc-Olivier MERSON Paris, 1846 - 1920
Le repos pendant la fuite en Egypte
Huile sur toile
Signée et datée 'LVC OLIVIER MERSON / MDCCCLXXX' en bas à droite
The Rest during the Flight into Egypt, oil on canvas, signed and dated, by L. O. Merson
h: 72 w: 128 cm
Provenance : Collection Arthur Fouques-Duparc ;
Sa vente, Paris, galerie Georges Petit, 8 mai 1919, n° 21 ;
Collection Vivienne Haddard ;
Sa vente, Londres, Sotheby's, 5 novembre 1969, n° 102 ;
Collection Manoukian, Paris ;
Vente anonyme ; Londres, Sotheby's 25 novembre 1981, n° 45 ;
Acquis lors de cette vente par l'actuel propriétaire ;
Collection particulière, Paris
Expositions : 'L'art et la vie en France à la Belle Epoque', Bendol, fondation Paul Ricard, 1971
'Les Perfectionnistes, peintres du réel et de l'imaginaire, Paris, galerie Tanagra, 27 novembre 1974 - 27 janvier 1975, n° XIII
Bibliographie : Philippe Julian, 'Les Orientalistes', Oxford, 1977, p. 61, repr.
Catalogue du musée des Beaux-Arts de Nice, Nice, 1986, cité p. 86
'Egyptomania, l'Egypte dans l'art occidental. 1730-1930', cat. exp. Paris-Ottawa, 1994, p. 498, note 13
Commentaire : " Dans la profonde et paisible nuit d'Egypte, la Sainte Famille, fuyant la cruauté du roi de Judée, Hérode, trouve un repos mérité sous un ciel constellé d'étoiles. Le feu est presque éteint, Joseph s'est déjà endormi. Marie et l'Enfant ont trouvé refuge entre les pattes d'un antique sphinx, personnification du dieu Rê-Harmakhis, le dieu du soleil levant. Indépendamment de l'atmosphère grise et bleue, le peintre a su mettre remarquablement en présence deux religions qui semblent se télescoper dans l'espace et dans le temps : l'immémoriale religion des Pharaons d'Egypte, religion dont les dieux vont mourir, et l'Enfant, le Messie, porteur de la Bonne Nouvelle et du Christianisme. L'artiste a accentué cette rencontre étrange en insistant sur la clarté surnaturelle qui émane de l'Enfant divin. Cette lumière intérieure contraste avec la masse sombre, à peine éclairée par les rayons lunaires, du sphinx, désormais muet, au regard déjà tourné vers un autre infini1. "
Luc-Olivier Merson marqua considérablement les esprits lors du Salon de 1879 durant lequel il offre à voir sa dernière création : Repos pendant la fuite en Egypte. Déjà connu des amateurs, ayant commencé à exposer au Salon dès 1867 et Prix de Rome en 1869, l'artiste confirma cette année-là le succès rencontré l'année précédente avec Le Loup d'Agubbio (Lille, palais des Beaux-Arts). L'œuvre de 1879, commandée par un collectionneur américain, est envoyée outre-Atlantique quelques jours seulement après la fermeture des portes du Salon, elle orne aujourd'hui les murs du musée des Beaux-Arts de Boston. Merson, qui fut sensiblement marqué par ce départ précipité, décida de réaliser l'année suivante deux autres toiles du même format, reprenant sa composition. L'une, qui constitue une exacte réplique du tableau du Salon, est actuellement conservée au musée des Beaux-Arts de Nice. L'autre, que nous présentons à la vente, dénote par une variante notable dans la position de Joseph. Ce dernier qui ne dort pas encore, croise le regard de l'Enfant, et s'abandonnant à la Providence comme il le fit lorsque l'Ange lui apparut en songe, semble discerner la réalité de cette fuite : c'est bien l'Enfant qui le protège et non l'inverse.
Par ce changement, l'artiste semble vouloir mettre l'accent sur l'identité du véritable héros de la scène, saint Joseph, exemple absolu du don sans concession, celui qui offrit sa vie à Dieu dans une aveugle confiance et qui doit être l'exemple à suivre.
Tout en respectant les préceptes de l'académisme tels qu'ils lui ont été enseignés dans l'atelier de Chassevent qu'il fréquenta à ses débuts, Luc-Olivier Merson nous livre une toile dans un camaïeu gris-bleu épuré comme une référence implicite au synthétisme pictural qui se développe au même moment chez les premiers post-impressionnistes. L'édition de multiples gravures permit une diffusion importante de l'œuvre à travers le monde et de nombreux artistes, qu'ils soient peintres, poètes ou compositeurs, trouvèrent dans cette œuvre une inspiration fertile.
1. Notice de Clotilde Simonis, publiée sur le site internet du musée des Beaux-Arts de Nice
Estimation 25 000 - 35 000 €
Sold 52,000 €
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