Laurent MARQUESTE Toulouse, 1848 - Paris, 1920
Velléda
Sold 19,500
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Laurent MARQUESTE Toulouse, 1848 - Paris, 1920
Velléda
Marbre blanc
Signé 'Marqueste' sur le rocher sous le genou gauche
(Accidents et petites restaurations au bout du pied droit)
Repose sur une plaque d'onyx jaune, signée et titrée
Veleda, white marble, signed, by L. Marqueste
h: 71 w: 74 d: 42 cm
Provenance : Collection de Me C., avocat toulousain, avec huit autres statues de marbre blanc réalisées pour lui par Marqueste, Falguière, Labatut et Mercié en 1889 ;
Vente de ces marbres, Toulouse, Hôtel des ventes Saint Georges, Mes Malphettes et Chassaing, 5 novembre 1977 ;
Collection particulière, Toulouse
Expositions : Peut-être Salon de Nantes, 1886, n° 1580 ("Velleda ; statuette marbre")
Commentaire : Œuvre en rapport :
Laurent-Honoré Marqueste, 'Velléda', marbre, 72 x 140 x 163 cm, Toulouse, musée des Augustins, n°inv.2004 1 431.
C'est auprès d'Alexandre Falguière que Laurent Marqueste, jeune sculpteur toulousain se forme à ses débuts. Prix de Rome en 1871, il part pour l'Italie mais continue d'envoyer ses créations au Salon. Ainsi, en 1877, il propose aux visiteurs de ce rendez-vous incontournable de la vie artistique parisienne sa Velléda, dans une version monumentale en plâtre. Cette dernière suscite l'admiration des visiteurs et de la critique :
" L'artiste a su naviguer entre ces écueils et contenter le spectateur en montrant du nouveau1. "
Cette dernière lui sait gré d'avoir adapté les préceptes académiques de la sculpture, encore largement dominants à cette époque, à un sujet historico-mythologique alors à la fois très en vogue - l'attachement au passé national prospérant - mais en même temps risqué et ambitieux, ce qui a le don de charmer les spectateurs. Car l'on ne sait rien ou très peu de chose sur ces temps souvent fantasmés de la Gaule celtique. Les informations certaines manquent au sujet de cette époque druidique pour laquelle l'imagination doit suppléer aux lacunes, sans rompre avec les données acquises ou admises. En outre, l'idée d'un jeune artiste expatrié de l'autre côté des Alpes envoyant pour le Salon un sujet éminemment patriote ravit l'ensemble des observateurs. Et l'Etat ne s'y est pas trompé, ce dernier commanda à l'artiste une version monumentale de l'œuvre en marbre (fig. 1), actuellement exposée au musée des Augustins à Toulouse, ville d'origine de l'artiste.
Marqueste nous offre une Velléda inédite. Jamais celle-ci n'avait été représentée allongée, en peinture comme en sculpture. Il fait une interprétation propre et libre des mots de Chateaubriand tirés de son récit des Martyrs selon lequel Velléda présente " une bouche un peu dédaigneuse " et des manières à la fois " hautaines et voluptueuses ". Aux attributs unanimement admis tels que la couronne de branches de chêne ou la faucille d'or suspendue à la ceinture, notre artiste ajoute une note érotique par ce voile tombé laissant se découvrir la poitrine et les jambes de la prophétesse.
Notre œuvre, réplique autographe en marbre à échelle réduite de la version de 1877, semble réunir l'ensemble des critères historiques, iconographies et stylistiques de la sculpture académique célébrée à cette époque, et dont elle constitue indéniablement l'un des plus brillants témoignages.
1. L. Dubosc de Pesquidoux, 'L'Art au dix-neuvième siècle', Paris, 1881, p. 244
Ce lot est vendu en partenariat avec Artcurial Toulouse - Maître Jean-Louis Vedovato.
Estimation 12 000 - 15 000 €
Sold 19,500 €
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