François QUESNEL Edimbourg, vers 1543 - Paris, 1616
Portrait d'un jeune garçon
Sold 36,736
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François QUESNEL Edimbourg, vers 1543 - Paris, 1616
Portrait d'un jeune garçon
Crayon noir
Numéroté 'X.252' en haut à gauche et annoté 'faict par. f. Quesnel' à la plume et encre brune en haut à droite
Filigrane : pot à une anse surmonté d'un trèfle et comportant le nom du papetier champenois Jean ou Jaquet Simonnet (Briquet, no 12826, entre 1556 et 1568)
(Pliure horizontale au centre)
Portrait of a boy, black chalk, inscribed, by F. Quesnel
h: 29,50 w: 19 cm
Provenance : Collection Charles Rosalie de Rohan-Chabot, seigneur de Jarnac, selon une annotation sur le montage au verso ;
Collection Marc-Antoine Woelffle, selon une annotation sur le montage au verso ;
Acquis auprès de la belle-fille de celui-ci par Monsieur Emile Biais (1850-1932), conservateur du musée d'Angoulême ;
Acquis par le grand-père de l'actuelle propriétaire dans les années 1920-30 ;
Collection particulière, Paris
Bibliographie : Louis Dimier, 'Histoire de la peinture de portrait en France au XVIe siècle. Première partie', Paris-Bruxelles, 1924, repr. pl. 52, mentionné p. 159 et 'Deuxième partie', 1925, p. 219, n° 873
Commentaire : C'est en découvrant ce dessin dans la collection de l'archiviste Émile Biais, alors conservateur du musée d'Angoulême, que Louis Dimier s'est senti capable de recomposer l'œuvre de François Quesnel à qui il a finalement attribué presque deux cents dessins alors qu'il n'en accordait qu'une trentaine à François Clouet. L'historien s'est en effet montré d'une grande rigueur lorsqu'il s'agissait des portraitistes illustres, éclatant leurs corpus entre d'innombrables " élèves ", " suiveurs " et " maîtres ". Il est d'autant plus surprenant de le voir donner à François Quesnel des feuilles d'une disparité extrême, à commencer par trois dessins " signés par Quesnel " pourtant de trois mains différentes : le nôtre et deux portraits conservés à la BnF portant un 'Quesnel' au crayon assez tardif (Gabrielle d'Estrées et Homme inconnu). Notre portrait doit en revanche être rapproché du portrait de Marie Bourdineau, soigneusement annoté à l'encre brune, daté du 'samedy 18 avril 1587' et situé à Paris. L'écriture du temps n'est pas la même que sur notre feuille qui possédait une légende plus longue malheureusement rognée d'une graphie de la fin du XVIe siècle.
Complète, cette légende aurait pu sans doute renseigner l'identité du petit garçon. En effet, l'identification proposée par Emile Biais avec un " comte de Jarnac " ne peut être retenue. Aucun personnage ne portait ce titre à l'époque et l'image n'a rien d'une effigie officielle d'un fils de grande lignée. Au contraire, l'enfant semble saisi sur le vif, dans une pose nullement recherchée, vêtu avec élégance, mais sans luxe. Il est coiffé d'une toque plate agrémentée d'une croix blanche qui n'est pas un symbole anodin dans cette époque troublée. Il s'agit en effet d'un signe de ralliement des partisans de la Sainte Ligue et des Guise, plus particulièrement à Paris. Ainsi, en septembre 1567 lorsque débute la seconde guerre civile, le peuple parisien s'arme et charge " la croix blanche sur son chapeau, en danger à celuy qui se trouvoit sans, d'estre tué " (Estienne Pasquier). Le corpus épuré de François Quesnel, mais aussi l'étude des documents le concernant, font effectivement apparaître son engagement dans la Ligue et son attachement à la maison de Lorraine et au duc de Guise, sans qu'il n'ait jamais été à son service officiel. Quesnel est un artiste parisien, maître dans la corporation de la capitale et n'a aucune charge à la cour.
Ce dessin remarquable et touchant n'est sans doute pas une commande, mais une étude improvisée, d'un garçon de l'entourage immédiat et bourgeois du peintre. L'artiste travaille exclusivement à la pierre noire et par hachures, fixant rapidement et sans se soucier des menus détails, le visage pensif du petit enfant, son regard baissé un peu inquiet et ses mains posées sur les genoux. Exceptionnelle, car à la marge de la production ordinaire de Quesnel, notre feuille permet cependant de mieux définir sa manière moins sophistiquée que celle des peintres royaux, mais d'une grande sincérité.
Nous remercions Madame Alexandra Zvereva de nous avoir aimablement confirmé l'authenticité de ce dessin et pour la rédaction de cette notice.
Estimation 10 000 - 15 000 €
Sold 36,736 €
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