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1957 Ferrari 335 Sport Scaglietti
Châssis type 520/B, n° 0674
Moteur type 141, n°0674, numéro interne 2

- Voiture exceptionnelle à tous points de vue
- Pilotée par les pilotes les plus célèbres, dont un Champion du monde
- Deuxième aux Mille Miglia 1957
- Victorieuse du Grand Prix de Cuba en 1958
- Dans la Collection de Pierre Bardinon depuis 1970

Introduction

L'histoire de Ferrari est due à un homme - Enzo Ferrari - et à son talent inné à choisir les meilleurs ingénieurs et les meilleurs pilotes pour glorifier de manière historique ses bolides à l'occasion des plus grandes courses internationales. Il est évident que dans l'histoire de la marque, les voitures d'usine, celles qui couraient pour la Scuderia Ferrari elle-même, les voitures 'officielles' ont été projetées dans le patrimoine mondial de l'Automobile comme de véritables mythes. Elles ont remporté leurs lettres de noblesse entre les mains des plus célèbres pilotes, de Juan Manuel Fangio, en passant par Trintignant, Moss, von Trips, Taruffi, Musso, Hill plus récemment Schumacher, Regazzoni, Alboreto… Tous ont écrit l'histoire des victoires de la Scuderia, construisant, course après course le mythe de Maranello. Aucune autre marque ne peut s'enorgueillir d'une image plus puissante que celle de Ferrari. Aucune autre marque ne fait autant tourner les têtes. Aucune autre marque ne produit un tel choc musical à chaque accélération. Aucune autre marque n'a autant remporté de victoires que Ferrari.

L'équipe d'Artcurial Motorcars est très heureuse de présenter un de ces bolides d'usine, LE bolide, celui qui a permis à Ferrari de remporter le Titre Mondial de Champion du Monde des Constructeurs en 1957. Grâce à sa conception exceptionnelle, sa robe au dessin parfait et à ses proportions charismatiques, ses époustouflants résultats en courses, ses pilotes - les plus célèbres -, à son historique limpide et à sa provenance des plus prestigieuses, cette Ferrari 335 S symbolise le Mythe et le Chef d'œuvre des années 50 dans l'histoire de la compétition automobile mondiale. Elle en est la quintessence.


Contexte

Dans les années 1950, le cœur des sportifs italiens bat au rythme de ce qu'ils considèrent comme "la plus grande course du monde", les Mille Miglia. Les marques les plus prestigieuses s'y affrontent et les pilotes les plus aguerris se lancent dans cette course folle au départ de Brescia, couvrant plus de 1 600 km de longues lignes droites, de routes de cols sinueuses et de traversée de villes historiques. Pour défendre ses couleurs devant Maserati et Mercedes, Ferrari s'est au milieu des années1950 appuyé sur ses modèles à moteur quatre-cylindres dont la dernière évolution est la 860 Monza, puissante mais brutale. En 1956, il revient au V12, avec sur sa 290 MM un moteur dérivé de celui qui équipe ses monoplaces de Grand Prix. Doté d'un arbre à cames en tête par banc de cylindres et d'un double allumage, ce moteur 3,5 litres développe 340 ch à 7 200 tr/mn. Dès le départ, il se montre bien né et permet à Eugenio Castellotti de remporter les Mille Miglia 1956, suivi de quatre autres Ferrari. Habillée par Scaglietti, cette voiture incarne la finesse, la pureté et la légèreté propres aux bolides italiens de cette époque. Rapidement, elle va évoluer en 290 S dont le moteur, bien que de cylindrée identique, comporte une distribution complètement nouvelle, à double arbres à cames en tête par rangée de cylindres, inspirée de la Lancia D50 Grand Prix conçue par Vittorio Jano. A la fois plus léger et plus puissant que son prédécesseur, il débouche rapidement sur une version 3,8 litres Tipo 140 correspondant à la 315 S, puis 4 litres Tipo 141 sur la 335 S. Cette version à quatre arbres à cames en tête, double allumage et ses carburateurs quadruple corps représentait le summum de la sophistication mécanique à l'époque. Sa puissance avoisine ainsi 400 ch, ce qui permet à cette voiture de défendre brillamment les couleurs de la marque au cheval cabré.


La Ferrari 335 S #0674 de la vente

Le châssis n°0674 sort des ateliers Ferrari au début de l'année 1957. Carrossée en barquette par Scaglietti et dotée d'un V12 Tipo 140 de 3,8 litres quatre arbres, elle fait partie des Ferrari 315 S d'usine. Pour sa première course, elle est engagée le 23 mars aux 12 Heures de Sebring, entre les mains de Peter Collins et Maurice Trintignant, à côté d'une autre 315 S pilotée par De Portago et Luigi Musso. Après avoir tenu la tête pendant 20 tours, la belle Ferrari rétrograde et termine finalement sixième, devant De Portago, la victoire revenant à la très rapide Maserati 450 S de Fangio-Behra. Mais après ce "galop d'essai", c'est au mois de mai que la Ferrari va se confronter à l'épreuve qu'attendent tous les italiens : les Mille Miglia. Elle est cette fois confiée à Wolfgang von Trips, qui complète l'équipe Ferrari et ses deux puissantes 335 S 4 litres. Ces voitures vont dominer l'épreuve et permettre la victoire de Piero Taruffi qui, après 14 participations, remporte enfin cette course mythique malgré une voiture dont la transmission donne des signes de faiblesse. Juste derrière, von Trips dont la monture portant le n°532 fonctionne parfaitement, respecte les consignes de Ferrari de ne pas attaquer son coéquipier et termine deuxième. Ce succès de la marque italienne est malheureusement terni par l'accident de De Portago, à 40 km de l'arrivée : l'éclatement d'un pneu provoque sa sortie de route et le décès de plusieurs spectateurs, ce qui entrainera l'arrêt définitif de cette incomparable épreuve.
Juste après la course, la Ferrari châssis n°0674 voit son moteur passer de 3 800 à 4 100 cm3, avant d'être engagée à la plus prestigieuse course d'endurance : les 24 Heures du Mans, entre les mains de Mike Hawthorn et Luigi Musso. Hawthorn prend la tête dès le départ, devant les Maserati et les Jaguar, et franchit au trentième tour et pour la première fois le record historique de 200 km/h (203,015 km/h exactement) de moyenne au tour sur le circuit des 24 Heures. Mais une défaillance moteur contraint l'équipage à abandonner à la cinquième heure.
Le 11 août, l'usine envoie la voiture en Suède pour le Grand Prix de Suède (les 6 Heures de Kristianstad), à nouveau avec Hawthorn et Musso, à côté de la 335 S de Peter Collins et Phil Hill. Une bagarre s'engage avec les Maserati 450 S et les Ferrari doivent s'incliner mais Collins termine deuxième. La voiture de Hawthorn-Musso, qui a été victime d'un début d'incendie, a pu repartir pour franchir la ligne d'arrivée en quatrième position.
La voiture rentre ensuite à l'usine où elle bénéficie d'une modification de la face avant, dans le style des 250 Testa Rossa "ponton fender", dans le but d'améliorer le refroidissement des freins pour affronter les températures élevées d'Amérique du Sud, pour le Grand Prix du Venezuela le 3 novembre. La 335 S châssis 0674 reste entre les mains de Hawthorn et Musso, à côté de l'autre 4 litres de Collins-Hill et de deux Ferrari 250. L'issue de cette épreuve décidera du Titre Mondial entre Ferrari et Maserati, et la bagarre s'annonce rude. La malchance s'abat toutefois sur la marque au trident dont les trois voitures abandonnent successivement dans des circonstances difficiles, laissant le champ libre au rival de Maranello qui remporte les quatre premières places ! Le titre de Champion du Monde des Constructeurs est acquis et la deuxième place de Hawthorn-Musso, dans le baquet de "0674", y contribue très largement.
De retour à l'usine de Maranello, la Ferrari reçoit un nouveau moteur tipo 141 de la 335 S, numéro interne 2, puis elle est vendue en janvier 1958 à Luigi Chinetti, l'importateur Ferrari basé à New York. Le 24 février, elle participe au Grand Prix de Cuba, à La Havane où Masten Gregory et Stirling Moss remportent la victoire, la voiture portant la livrée bleue à bande blanche du NART.
Elle est ensuite louée par Chinetti à Mike Garber et prend part au cours de la saison 1958 à plusieurs épreuves américaines, entre les mains de Gaston Andrey et Lance Reventlow (créateur des fameuses Scarab), signant plusieurs beaux résultats dont une victoire à Road America 500 et sur les circuits de Thompson et Watkins Glen. Sa dernière course enregistrée a lieu le 7 décembre lors de la Bahamas Speed Week, à Nassau, où elle est contrainte à l'abandon.
En 1960, elle est cédée à Robert N. Dusek, un architecte résidant à Solebury, en Pennsylvanie.
Dix ans plus tard, en 1970, Dusek vend la voiture à Pierre Bardinon, un des collectionneurs Ferrari les plus avisés de la planète, qui a constitué au fil des ans une des collections les plus sélectives de Ferrari de course, dans laquelle il a réuni les modèles les plus titrés ou les plus emblématiques. Sa collection est basée dans son domaine près d'Aubusson, dans la Creuse, où il a fait tracer un circuit superbe fait de courbes, de côtes et de descentes, comme un mini Charade.
En septembre 1981, Pierre Bardinon confie la voiture à la carrosserie Fantuzzi, à Modène, pour une restauration dans sa configuration d'origine, avec sa première face avant (nous n'avons cependant pas retrouvé de facture de cette restauration). La partie avant 'ponton fender' qui avait été transformée pour courir en Amérique du sud sera délivrée au futur acquéreur puisqu'elle a été restaurée et conservée à côté de la voiture au sein du Musée de Pierre Bardinon. En dehors du circuit sur place, la belle Ferrari sort peu mais elle apparaît dans la splendide exposition "Hommage à Ferrari" organisée en 1987 par la Fondation Cartier à Jouy-en-Josas. Dix ans plus tard, en 1997, elle participe aux évènements organisés à Rome et Maranello pour célébrer les 50 ans de la marque. Pierre Bardinon qui, au fil des années, a cédé un certain nombre des voitures de sa collection, s'est toujours refusé à vendre la 335 S, malgré toutes les sollicitations ; il la considérait comme une pièce essentielle de sa collection.

Cette voiture apparaît en photo dans les livres les plus sérieux consacrés à l'histoire de la marque. Il est rarissime qu'une machine de course de ce calibre présente une histoire aussi directe, claire, sans ombre, et dont le nombre de propriétaires est aussi limité. Avec sa provenance, son palmarès et son historique, cette voiture fait partie des Ferrari les plus importantes de toute l'histoire de la compétition automobile.

Les pilotes successifs de #0674

Peter Collins
Britannique, Peter Collins entre chez Ferrari en 1956 où il pilote la Lancia-Ferrari D50 et remporte deux Grand Prix, à Spa-Francorchamps et à Reims. Il fait équipe avec Juan-Manuel Fangio, titré Champion du monde cette année-là. C'est aussi un excellent pilote d'endurance : il se classe deux fois deuxième aux 24 Heures du Mans (1955, Aston Martin DB3 S avec Paul Frère ; 1956, Aston Martin DB3 S avec Stirling Moss) et une fois deuxième aux Mille Miglia en 1956 (Ferrari 860 Monza). Il trouve la mort au Grand Prix d'Allemagne 1958, au volant d'une monoplace Ferrari.

Maurice Trintignant
Pilote extrêmement populaire au délicieux accent du midi, Maurice Trintignant est un des rares Français présents en Grand Prix dans les années 1950. Miraculeusement rescapé d'un très grave accident lors du GP de Suisse 1948, il court pour Amédée Gordini avant de rejoindre l'équipe Ferrari en 1954. Il remporte cette année-là les 24 Heures du Mans avec Froilan Gonzalez sur la 375 Plus et signe en 1955 son plus beau résultat, la victoire au Grand Prix de Monaco, à bord d'une monoplace Ferrari vieillissante. Il a fait vibrer toute une génération de passionnés à travers ses souvenirs raconté dans "Pilote de course". Il s'est éteint le 30 octobre 2010 à Nîmes.

Wolfgang von Trips
Issu d'une noble lignée allemande, Wolfgang von Trips fait ses débuts en course au volant d'une Porsche, puis passe chez Mercedes en 1955, participant au Championnat d'Endurance. Il pilote deux fois en 1956 pour Ferrari, décrochant une deuxième place avec une 290 MM au GP de Suède, avec Collins, puis s'engage en Formule 1 en 1957 au sein de la Scuderia Ferrari. Sa meilleure saison est aussi celle qui verra sa disparition : en 1961, après avoir remporté deux Grand Prix, il se tue à Monza au volant d'une Ferrari 156 "nez de requin". Il est couronné vice-champion du monde à titre posthume, à l'issue de la saison. Il a participé cinq fois aux 24 Heures du Mans.

Mike Hawthorn
C'est le premier pilote britannique à remporter le titre de Champion du monde de Formule 1, en 1958, pour Ferrari. Ce succès constitue un aboutissement de sa collaboration avec l'équipe de Maranello, dont il a fait partie en 1953, 1954 et partiellement en 1955 avant d'y revenir en 1957 et 1958, année de son couronnement. Au volant d'une Jaguar Type D, il a remporté les 24 Heures du Mans 1955, année marquée par le dramatique accident de la Mercedes de Pierre Levegh. Très proche de Peter Collins, il avait été très affecté par le décès de ce dernier, au Nürburgring, en 1958. Hawthorn se tue quelques mois plus tard dans un accident de la route, au volant de sa Jaguar MkII.

Luigi Musso
Ce pilote italien débute sa carrière avec Maserati, au volant des A6G et 250 F, en Sport et en Grand Prix. Il passe chez Ferrari en 1956, aux côtés de Peter Collins et Juan-Manuel Fangio. Au GP d'Argentine, il partage la victoire avec Fangio à qui il a cédé sa voiture, et ses plus beaux résultats comptent une victoire aux 1000 Km de Buenos-Aires en 1957 (Ferrari 290 MM, avec Masten Gregory et Eugenio Catellotti) et à la Targa Florio 1958 (Ferrari Testa Rossa, avec Olivier Gendebien). Lors du Grand Prix de France, en juillet 1958 à Reims, alors qu'il est deuxième au volant de sa Ferrari 246, il sort de la route et succombe à ses blessures.

Stirling Moss
Stirling Moss est un des pilotes les plus brillants de sa génération. Malgré 16 victoires en Grand Prix, il n'a jamais remporté le championnat du monde, terminant trois fois deuxième derrière Fangio, en 1955, 1956 et 1957. En sport, sa victoire aux Mille Miglia en 1955 au volant d'une Mercedes 300 SLR est célèbre, car il signe le record absolu de l'épreuve à 157 km/h de moyenne, mais il a par ailleurs remporté la Targa Florio (1955, Mercedes avec Collins), les 1000 Km de Buenos-Aires (1956, Maserati 300 S, Carlos Menditeguy), les 6 Heures de Kristenstad (1957, Maserati 450 S, Jean Behra) et quatre fois les 1000 Km du Nürburgring (1956, 1958, 1959, 1960, sur Maserati et Aston Martin). Aujourd'hui âgé de 86 ans, il est encore présent régulièrement lors des épreuves historiques.

Masten Gregory
Masten Gregory fait partie des pilotes américains ayant signé une belle carrière en Europe. Malgré quelques coups d'éclat en Formule 1 (dont une troisième place à Monaco en 1957, avec une Maserati), c'est surtout en endurance qu'il va bâtir son palmarès. De 1955 à 1972, il participe 16 fois aux 24 Heures du Mans sur des voitures extrêmement variées (Jaguar, Ferrari, Maserati, Ford, Alfa Romeo, Lola, Porsche), mais c'est en 1965 qu'il signe la victoire à bord d'une Ferrari 275 LM du NART, dans laquelle il fait équipe avec Jochen Rindt. Il raccroche le casque en 1972 et disparaît en 1985 à la suite de problèmes cardiaques.


La participation aux enchères pour ce lot est soumise à une procédure d'enregistrement particulière. Si vous souhaitez enchérir sur ce lot, merci de vous rapprocher du bureau des enchères ou du département Motorcars minimum 48 heures avant la vente.

Addendum :
Comme affirmé dans le livre 'Ferrari 315 S' écrit par Antoine Prunet et édité par Cavalliera en 1994, après l'accident tragique de la 335 S #0646 de Portago aux Mille Miglia 1957, les deux autres 335 S de la course, #0674 de la vente et 0684 furent placées sous séquestre pour les besoins de l'enquête. Elles ne disputèrent donc pas les 1000 kms du Nürburgring. On retrouve les deux bolides aux 24 Heures du Mans 1957. Certainement pour éviter d'acquitter les droits de douane, ce qui était coutumier à l'époque chez Ferrari, l'usine avait envoyé au Mans, et pour cette course uniquement, la 335 S #0674 sous le numéro de châssis #0656, dont la frappe est encore partiellement visible. Voici donc la fiche de pesage de #0674, enregistré sous le numéro #0656 fournie par l'ACO.
#0674 retrouvera son identité initiale au Grand Prix de Suède, début août 57.



Chassis type 520/B, n° 0674
Engine type 141, n°0674, internal number 2

- Exceptional in every respect
- Driven by the greatest drivers, including a World Champion
- Second in the 1957 Mille Miglia
- Winner of the 1958 Cuba Grand Prix
- In Pierre Bardinon's collection since 1970

Introduction

The history of Ferrari is down to one man - Enzo Ferrari - and his talent for picking the finest engineers and drivers to immortalize his race cars in the world's greatest events. Throughout the marque's history, the factory cars, those run by the Scuderia Ferrari itself, the 'official' cars, have been granted legendary status in the heritage of the Automobile. They won their spurs in the hands of the most celebrated drivers, Juan Manuel Fangio, Trintignant, Moss, von Trips, Taruffi, Musso, Hill and more recently Schumacher, Regazzoni, Alboreto…All these names have contributed to the history of the Scuderia's success, helping to build, race after race, the legend of Maranello. There is no other brand on earth that can boast a more powerful image than Ferrari. No other brand turns as many heads. No other marque can produce such a musical revelation with each press of the throttle. No other marque has as many victories to its name as Ferrari.

The Artcurial Motorcars team is delighted to present one of these factory racing cars. THE racing car. The one that enabled Ferrari to win the Constructors' World Championship Title in 1957. With its outstanding engineering, perfectly sketched lines and charismatic proportions, with its breathtaking race results, its great drivers, its continuous history and prestigious provenance, this Ferrari 335 S symbolises the Myth and the Masterpiece from the 1950s in the history of motorsport around the world. This car has it all.


Context

In the 1950s, the heart of sporting Italians beat to the rhythm of what was, to them, " the greatest race in the world ": the Mille Miglia. The most prestigious car manufacturers fought with each other and the most experienced drivers threw themselves into the ring for this mad race. It started in Brescia, and covered over 1600 km of long straights, winding mountain roads and travelled through historic towns. In the mid-1950s, to defend its colours in front of Maserati and Mercedes, Ferrari relied on four-cylinder models, the last of which was the 860 Monza, a powerful yet brutal car. In 1956, it turned to the V12, using an engine for the 290 MM derived from that used in the Grand Prix single seaters. With an overhead cam per bank of cylinders and dual ignition, this 3.5-litre engine produced 340 bhp at 7 200 rpm. It proved itself from the outset, powering Eugenio Castellotti to victory in the Mille Miglia in 1956, followed by four other Ferrari. Bodied by Scaglietti, this car embodied the ultimate finesse, purity and lightweight of Italian racing machines of this era. Before long the car evolved into the 290 S with an engine that was the same size but featured a completely new set-up. This time there were twin cams per bank of cylinders, inspired by the Lancia D50 Grand Prix engine designed by Vittorio Jano. Lighter and more powerful than its predecessor, it was developed as a 3.8-litre Tipo 140 version for the 315 S, followed by a 4-litre Tipo 141 for the 335 S. This four-cam version, with double ignition and four-choke carburettors represented the most advanced engineering of its day. It produced some 400 bhp allowing this car to defend the Ferrari colours brilliantly.

The Ferrari 335 S #0674 in the sale

Chassis 0674 left the Ferrari workshops at the start of 1957. Bodied as a barchetta by Scaglietti and given a four-cam 3.8-litre V12 Tipo 140 engine, this was one of the Ferrari factory 315S. The car's first race was the Sebring 12 Hours, on 23 March, in the hands of Peter Collins and Maurice Trintignant, and competing alongside another 315 S driven by De Portago and Luigi Musso. Having held the lead for the first 20 laps, this stunning Ferrari started slipping backwards and finally finished the race 6th, ahead of De Portago. The very quick Maserati 450 S driven by Fangio-Behra claimed victory. However, after this "trial run", attention turned to the event that all Italians were waiting for: the Mille Miglia in May. The car was given to Wolfgang von Trips to complete the Ferrari team featuring two powerful 335 S 4-litre cars. These machines dominated the event and victory was handed to Piero Taruffi who, after taking part 14 times, finally won this legendary race, despite suffering transmission problems. Just behind him came von Trips, whose car, number 532, performed perfectly. Respectfully abiding by Ferrari's principle of not challenging a teammate, he finished second. This success for the Italian marque was sadly overshadowed by De Portago's accident 40 kilometres from the finish: a burst tyre caused him to leave the road, resulting in the death of several spectators. This led to the end of the event itself.
Immediately after the race, the engine of chassis 0674 was increased from 3 800 cc to 4 100 cc and the car was entered for the most prestigious endurance race of all : the Le Mans 24 Hours, driven by Mike Hawthorn and Luigi Musso. Hawthorn took the lead at the start, ahead of the Maseratis and Jaguars, and on the 30th lap broke the record for the average lap speed on the 24H Le Mans circuit, the first time anyone had exceeded 200 km/h (203.015 km/h to be exact). Unfortunately an engine problem forced the team to retire in the 5th hour.
On 11 August, the factory sent the car to Sweden for the Swedish Grand Prix (the Kristianstad 6 Hours), driven once more by Hawthorn and Musso, alongside the 335 S of Peter Collins and Phil Hill. A battle ensued with the Maserati 450 S entries and the Ferrari had to give way, although Collins finished second. Hawthorn and Musso had to deal with a fire breaking out in their car, but nevertheless finished the race in fourth position.
The Ferrari then went back to the factory where it was modified at the front, in the style of the 250 Testa Rossa "ponton fender", to help cool the brakes more effectively for the hot South American climate of the Venezuelan Grand Prix on 3 November. The 335 S, chassis 0674, remained in the hands of Hawthorn and Musso, alongside the other 4-litre car of Collins-Hill and the two Ferrari 250. The result of this race would decide the World Title, a battle between Ferrari and Maserati, and this battle was fiercely contested. Maserati suffered a run of bad luck, however, with all three cars retiring in difficult circumstances. This left the way clear for their rival Maranello, who finished 1-2-3-4! The Constructors' World Championship Title was theirs and the second place of Hawthorn-Musso in chassis 0674 had played a major part.
Returning to the factory at Maranello, the Ferrari received a new engine - the 335 S Tipo 141, internal number 2 - and in January 1958 was sold to Luigi Chinetti, the Ferrari importer based in New York. On 24 February, the car took part in the Cuban Grand Prix, in Havana, sporting the NART livery of blue with a white stripe, driven by Masten Gregory and Stirling Moss who won the race.
Chinetti then rented the car to Mike Garber, who entered chassis 0674 for various races in the US during the 1958 season, driven by Gaston Andrey and Lance Reventlow (creator of the famous Scarab). There were some excellent results including a victory in the Road America 500 and on the circuits at Thompson and Watkins Glen. The last recorded race entry was on 7 December, during the Bahamas Speed Week in Nassau, where 0674 was forced to retire. In 1960 the Ferrari was sold to Robert N. Dusek, an architect living in Solebury, Pennsylvania.
Ten years later, in 1970, Dusek sold the car to Pierre Bardinon, one of the most knowledgeable Ferrari collectors in the world. Over a period of years, Bardinon put together a highly selective collection of Ferrari competition cars, bringing together the most successful and the most iconic models. His collection was based near Aubusson, in Creuse, where he built a private circuit, full of gradients and tight curves, like a mini-Charade.
In September 1981, Pierre Bardinon entrusted the car to the workshop Fantuzzi in Modena, to be restored to its original configuration, with its first front nose (we have not been able to locate bills for this restoration). The 'ponton fender' front section that was transformed to run in South America will be delivered to the new owner, as it was restored and kept alongside the car in Pierre Bardinon's museum. Apart from trips out on the private circuit, this stunning Ferrari has not been seen much in recent years, although it did appear in the splendid exhibition "Homage to Ferrari" organised in 1987 by the Cartier Foundation in Jouy-en-Josas. Ten years later, in 1997, it participated in events organised in Rome and Maranello to celebrate the marque's 50th anniversary. Pierre Bardinon sold some of the cars in his collection over the years but always refused to sell the 335S, despite endelss appeals; he saw this car as an essential part of his collection.

Photographs of this car appear in the most important books on the history of the marque. It is rare that a racing car of this calibre has such clear and direct history, without any uncertainty, and with a small number of owners. Such provenance, racing history and historical importance makes this one of the most important Ferrari in the history of motorsport.

Successive drivers of #0674

Peter Collins
Peter Collins, British, joined Ferrari in 1956, driving the Lancia-Ferrari D50 and winning two Grand Prix, at Spa-Francorchamps and Reims. His teammate was Juan-Manuel Fangio, who was crowned World Champion that year. He was also a talented endurance driver : he finished second twice in the Le Mans 24 Hour Race (1955, Aston Martin DB3 S with Paul Frère ; 1956, Aston Martin DB3 S with Stirling Moss), and also finished second in the Mille Miglia in 1956 (Ferrari 860 Monza). He died at the wheel of a Ferrari single-seater in the German Grand Prix in 1958.

Maurice Trintignant
An extremely popular racing driver with a wonderful southern accent, Maurice Trintignant was one of very few French drivers in Grand Prix racing during the 1950s. Having made a miraculous escape from a serious accident during the 1948 Swiss Grand Prix, he ran for Amédée Gordini before joining the Ferrari team in 1954. He won the Le Mans 24 Hour Race that year, with Froilan Gonzalez, in the 375 Plus and achieved his finest result in 1955, winning the Monaco Grand Prix in an ageing Ferrari single-seater. He inspired a whole generation of enthusiasts with his memories recounted in "Pilote de course". He passed away on 30 October 2010 in Nîmes.

Wolfgang von Trips
Descended from German nobility, Wolfgang von Trips started racing in a Porsche, moving to Mercedes in 1955 to take part in the endurance championship. During 1956 he drove twice for Ferrari, achieving second place in a 290 MM at the Swedish Grand Prix, with Peter Collins. In 1957 he joined the Scuderia Ferrari to take part in Formula 1. His most successful season was also his last: in 1961, having won two Grand Prix, he was killed in Monza at the wheel of a Ferrari 156 "Sharknose". He was awarded runner-up in the World Championship posthumously, at the end of the season. Von Trips took part in the Le Mans 24 Hours five times.

Mike Hawthorn
Mike Hawthorn was the first British driver to be crowned Formula 1 World Champion, driving for Ferrari in 1958. This success constituted the crowning glory of his collaboration with the Maranello team, that he had been part of in 1953, 1954 and part of 1955, before returning in 1957 and 1958, the year he became champion. He won the Le Mans 24 Hour Race at the wheel of a Jaguar D-Type in 1955, the year the event was marred by the dramatic accident involving the Mercedes of Pierre Levegh. He was very close to Peter Collins, and was deeply affected by the death of Collins at the Nürburgring in 1958. Hawthorn died a few months later in a road accident, at the wheel of his Jaguar MkII.

Luigi Musso
This Italian driver started his career with Maserati, driving an A6G and a 250 F, in sports car and Grand Prix racing. He moved to Ferrari in 1956, to join Peter Collins and Juan-Manuel Fangio. In the Argentinian Grand Prix, his win was shared with Fangio who took over the car from him. His finest results include a win in the 1957 Buenos-Aires 1000km (Ferrari 290 MM, with Masten Gregory and Eugenio Catellotti), and a victory in the 1958 Targa Florio (Ferrari Testa Rossa, with Olivier Gendebien). At Reims, during the French Grand Prix in July 1958, when he was running second in his Ferrari 246, he left the road and succumbed to his injuries.

Stirling Moss
Stirling Moss was one of the most outstanding drivers of his generation. Despite 16 Grand Prix victories, he never won the World Championship, finishing second three times behind Fangio, in 1955, 1956 and 1957. His victory in the Mille Miglia in 1955 in a Mercedes 300 SLR is famous, as he achieved the overall record for the event, with an average speed of 157 km/h. Other major wins included the Targa Florio (1955, Mercedes with Collins), the Buenos-Aires 1000 Km (1956, Maserati 300 S, Carlos Menditeguy), the Kristenstad 6 Hours (1957, Maserati 450 S, Jean Behra) and the Nürburgring 1000 Km four times (1956, 1958, 1959, 1960, for Maserati and Aston Martin). Now aged 86 years, he still attends historic motorsport events on a regular basis.

Masten Gregory
Masten Gregory was one of the American drivers who enjoyed a successful career in Europe. Despite a few moments of brilliance in Formula 1 (including a third place finish in Monaco in 1957 in a Maserati), it was in endurance racing that he really built his reputation. Between 1955 and 1972 he took part 16 times in the Le Mans 24 Hour Race in an extraordinary variety of cars (Jaguar, Ferrari, Maserati, Ford, Alfa Romeo, Lola, Porsche). He won the race in 1965 in a NART Ferrari 275 LM, with his teammate Jochen Rindt. He hung up his helmet in 1972 and died in 1985 following heart problems.


Participating in the auction on this lot is subject to a special registration process. If you would like to bid on this lot, please get in touch with the bidding office or the motor car department at least 48 hours before the sale.

Addendum :
As stated in the book 'Ferrari 315 S' written by Antoine Prunet and published by Cavalliera in 1994, following the tragic accident involving Portago's 335 S #0646 in the 1957 Mille Miglia, the two other 335 S from the race, including #0674, the car presented here, were impounded for the investigation by the Italian autorities. For this reason, the two race cars didn't take part in the Nürburgring 1000 kms, but reappeared for the 1957 Le Mans 24 Hour race. In all probability to avoid paying customs duties, customary at Ferrari at the time, the factory sent to Le Mans - for this race only - the 335 S #0674 under the chassis number #0656, the stamping of this number still being partially visible. So here is the weighing sheet for #0674, registered with the number #0656, supplied by the ACO (Automobile Club de l'Ouest).
#0674 regained its initial identity at the Swedish Grand Prix at the start of August 1957.





Estimation 28 000 000 - 32 000 000 €



Sold 32,100,000 €
* Results are displayed including buyer’s fees and taxes. They are generated automatically and can be modified.

Lot 170

1957 Ferrari 335 Sport Scaglietti

Sold 32,100,000 € [$]

1957 Ferrari 335 Sport Scaglietti
Châssis type 520/B, n° 0674
Moteur type 141, n°0674, numéro interne 2

- Voiture exceptionnelle à tous points de vue
- Pilotée par les pilotes les plus célèbres, dont un Champion du monde
- Deuxième aux Mille Miglia 1957
- Victorieuse du Grand Prix de Cuba en 1958
- Dans la Collection de Pierre Bardinon depuis 1970

Introduction

L'histoire de Ferrari est due à un homme - Enzo Ferrari - et à son talent inné à choisir les meilleurs ingénieurs et les meilleurs pilotes pour glorifier de manière historique ses bolides à l'occasion des plus grandes courses internationales. Il est évident que dans l'histoire de la marque, les voitures d'usine, celles qui couraient pour la Scuderia Ferrari elle-même, les voitures 'officielles' ont été projetées dans le patrimoine mondial de l'Automobile comme de véritables mythes. Elles ont remporté leurs lettres de noblesse entre les mains des plus célèbres pilotes, de Juan Manuel Fangio, en passant par Trintignant, Moss, von Trips, Taruffi, Musso, Hill plus récemment Schumacher, Regazzoni, Alboreto… Tous ont écrit l'histoire des victoires de la Scuderia, construisant, course après course le mythe de Maranello. Aucune autre marque ne peut s'enorgueillir d'une image plus puissante que celle de Ferrari. Aucune autre marque ne fait autant tourner les têtes. Aucune autre marque ne produit un tel choc musical à chaque accélération. Aucune autre marque n'a autant remporté de victoires que Ferrari.

L'équipe d'Artcurial Motorcars est très heureuse de présenter un de ces bolides d'usine, LE bolide, celui qui a permis à Ferrari de remporter le Titre Mondial de Champion du Monde des Constructeurs en 1957. Grâce à sa conception exceptionnelle, sa robe au dessin parfait et à ses proportions charismatiques, ses époustouflants résultats en courses, ses pilotes - les plus célèbres -, à son historique limpide et à sa provenance des plus prestigieuses, cette Ferrari 335 S symbolise le Mythe et le Chef d'œuvre des années 50 dans l'histoire de la compétition automobile mondiale. Elle en est la quintessence.


Contexte

Dans les années 1950, le cœur des sportifs italiens bat au rythme de ce qu'ils considèrent comme "la plus grande course du monde", les Mille Miglia. Les marques les plus prestigieuses s'y affrontent et les pilotes les plus aguerris se lancent dans cette course folle au départ de Brescia, couvrant plus de 1 600 km de longues lignes droites, de routes de cols sinueuses et de traversée de villes historiques. Pour défendre ses couleurs devant Maserati et Mercedes, Ferrari s'est au milieu des années1950 appuyé sur ses modèles à moteur quatre-cylindres dont la dernière évolution est la 860 Monza, puissante mais brutale. En 1956, il revient au V12, avec sur sa 290 MM un moteur dérivé de celui qui équipe ses monoplaces de Grand Prix. Doté d'un arbre à cames en tête par banc de cylindres et d'un double allumage, ce moteur 3,5 litres développe 340 ch à 7 200 tr/mn. Dès le départ, il se montre bien né et permet à Eugenio Castellotti de remporter les Mille Miglia 1956, suivi de quatre autres Ferrari. Habillée par Scaglietti, cette voiture incarne la finesse, la pureté et la légèreté propres aux bolides italiens de cette époque. Rapidement, elle va évoluer en 290 S dont le moteur, bien que de cylindrée identique, comporte une distribution complètement nouvelle, à double arbres à cames en tête par rangée de cylindres, inspirée de la Lancia D50 Grand Prix conçue par Vittorio Jano. A la fois plus léger et plus puissant que son prédécesseur, il débouche rapidement sur une version 3,8 litres Tipo 140 correspondant à la 315 S, puis 4 litres Tipo 141 sur la 335 S. Cette version à quatre arbres à cames en tête, double allumage et ses carburateurs quadruple corps représentait le summum de la sophistication mécanique à l'époque. Sa puissance avoisine ainsi 400 ch, ce qui permet à cette voiture de défendre brillamment les couleurs de la marque au cheval cabré.


La Ferrari 335 S #0674 de la vente

Le châssis n°0674 sort des ateliers Ferrari au début de l'année 1957. Carrossée en barquette par Scaglietti et dotée d'un V12 Tipo 140 de 3,8 litres quatre arbres, elle fait partie des Ferrari 315 S d'usine. Pour sa première course, elle est engagée le 23 mars aux 12 Heures de Sebring, entre les mains de Peter Collins et Maurice Trintignant, à côté d'une autre 315 S pilotée par De Portago et Luigi Musso. Après avoir tenu la tête pendant 20 tours, la belle Ferrari rétrograde et termine finalement sixième, devant De Portago, la victoire revenant à la très rapide Maserati 450 S de Fangio-Behra. Mais après ce "galop d'essai", c'est au mois de mai que la Ferrari va se confronter à l'épreuve qu'attendent tous les italiens : les Mille Miglia. Elle est cette fois confiée à Wolfgang von Trips, qui complète l'équipe Ferrari et ses deux puissantes 335 S 4 litres. Ces voitures vont dominer l'épreuve et permettre la victoire de Piero Taruffi qui, après 14 participations, remporte enfin cette course mythique malgré une voiture dont la transmission donne des signes de faiblesse. Juste derrière, von Trips dont la monture portant le n°532 fonctionne parfaitement, respecte les consignes de Ferrari de ne pas attaquer son coéquipier et termine deuxième. Ce succès de la marque italienne est malheureusement terni par l'accident de De Portago, à 40 km de l'arrivée : l'éclatement d'un pneu provoque sa sortie de route et le décès de plusieurs spectateurs, ce qui entrainera l'arrêt définitif de cette incomparable épreuve.
Juste après la course, la Ferrari châssis n°0674 voit son moteur passer de 3 800 à 4 100 cm3, avant d'être engagée à la plus prestigieuse course d'endurance : les 24 Heures du Mans, entre les mains de Mike Hawthorn et Luigi Musso. Hawthorn prend la tête dès le départ, devant les Maserati et les Jaguar, et franchit au trentième tour et pour la première fois le record historique de 200 km/h (203,015 km/h exactement) de moyenne au tour sur le circuit des 24 Heures. Mais une défaillance moteur contraint l'équipage à abandonner à la cinquième heure.
Le 11 août, l'usine envoie la voiture en Suède pour le Grand Prix de Suède (les 6 Heures de Kristianstad), à nouveau avec Hawthorn et Musso, à côté de la 335 S de Peter Collins et Phil Hill. Une bagarre s'engage avec les Maserati 450 S et les Ferrari doivent s'incliner mais Collins termine deuxième. La voiture de Hawthorn-Musso, qui a été victime d'un début d'incendie, a pu repartir pour franchir la ligne d'arrivée en quatrième position.
La voiture rentre ensuite à l'usine où elle bénéficie d'une modification de la face avant, dans le style des 250 Testa Rossa "ponton fender", dans le but d'améliorer le refroidissement des freins pour affronter les températures élevées d'Amérique du Sud, pour le Grand Prix du Venezuela le 3 novembre. La 335 S châssis 0674 reste entre les mains de Hawthorn et Musso, à côté de l'autre 4 litres de Collins-Hill et de deux Ferrari 250. L'issue de cette épreuve décidera du Titre Mondial entre Ferrari et Maserati, et la bagarre s'annonce rude. La malchance s'abat toutefois sur la marque au trident dont les trois voitures abandonnent successivement dans des circonstances difficiles, laissant le champ libre au rival de Maranello qui remporte les quatre premières places ! Le titre de Champion du Monde des Constructeurs est acquis et la deuxième place de Hawthorn-Musso, dans le baquet de "0674", y contribue très largement.
De retour à l'usine de Maranello, la Ferrari reçoit un nouveau moteur tipo 141 de la 335 S, numéro interne 2, puis elle est vendue en janvier 1958 à Luigi Chinetti, l'importateur Ferrari basé à New York. Le 24 février, elle participe au Grand Prix de Cuba, à La Havane où Masten Gregory et Stirling Moss remportent la victoire, la voiture portant la livrée bleue à bande blanche du NART.
Elle est ensuite louée par Chinetti à Mike Garber et prend part au cours de la saison 1958 à plusieurs épreuves américaines, entre les mains de Gaston Andrey et Lance Reventlow (créateur des fameuses Scarab), signant plusieurs beaux résultats dont une victoire à Road America 500 et sur les circuits de Thompson et Watkins Glen. Sa dernière course enregistrée a lieu le 7 décembre lors de la Bahamas Speed Week, à Nassau, où elle est contrainte à l'abandon.
En 1960, elle est cédée à Robert N. Dusek, un architecte résidant à Solebury, en Pennsylvanie.
Dix ans plus tard, en 1970, Dusek vend la voiture à Pierre Bardinon, un des collectionneurs Ferrari les plus avisés de la planète, qui a constitué au fil des ans une des collections les plus sélectives de Ferrari de course, dans laquelle il a réuni les modèles les plus titrés ou les plus emblématiques. Sa collection est basée dans son domaine près d'Aubusson, dans la Creuse, où il a fait tracer un circuit superbe fait de courbes, de côtes et de descentes, comme un mini Charade.
En septembre 1981, Pierre Bardinon confie la voiture à la carrosserie Fantuzzi, à Modène, pour une restauration dans sa configuration d'origine, avec sa première face avant (nous n'avons cependant pas retrouvé de facture de cette restauration). La partie avant 'ponton fender' qui avait été transformée pour courir en Amérique du sud sera délivrée au futur acquéreur puisqu'elle a été restaurée et conservée à côté de la voiture au sein du Musée de Pierre Bardinon. En dehors du circuit sur place, la belle Ferrari sort peu mais elle apparaît dans la splendide exposition "Hommage à Ferrari" organisée en 1987 par la Fondation Cartier à Jouy-en-Josas. Dix ans plus tard, en 1997, elle participe aux évènements organisés à Rome et Maranello pour célébrer les 50 ans de la marque. Pierre Bardinon qui, au fil des années, a cédé un certain nombre des voitures de sa collection, s'est toujours refusé à vendre la 335 S, malgré toutes les sollicitations ; il la considérait comme une pièce essentielle de sa collection.

Cette voiture apparaît en photo dans les livres les plus sérieux consacrés à l'histoire de la marque. Il est rarissime qu'une machine de course de ce calibre présente une histoire aussi directe, claire, sans ombre, et dont le nombre de propriétaires est aussi limité. Avec sa provenance, son palmarès et son historique, cette voiture fait partie des Ferrari les plus importantes de toute l'histoire de la compétition automobile.

Les pilotes successifs de #0674

Peter Collins
Britannique, Peter Collins entre chez Ferrari en 1956 où il pilote la Lancia-Ferrari D50 et remporte deux Grand Prix, à Spa-Francorchamps et à Reims. Il fait équipe avec Juan-Manuel Fangio, titré Champion du monde cette année-là. C'est aussi un excellent pilote d'endurance : il se classe deux fois deuxième aux 24 Heures du Mans (1955, Aston Martin DB3 S avec Paul Frère ; 1956, Aston Martin DB3 S avec Stirling Moss) et une fois deuxième aux Mille Miglia en 1956 (Ferrari 860 Monza). Il trouve la mort au Grand Prix d'Allemagne 1958, au volant d'une monoplace Ferrari.

Maurice Trintignant
Pilote extrêmement populaire au délicieux accent du midi, Maurice Trintignant est un des rares Français présents en Grand Prix dans les années 1950. Miraculeusement rescapé d'un très grave accident lors du GP de Suisse 1948, il court pour Amédée Gordini avant de rejoindre l'équipe Ferrari en 1954. Il remporte cette année-là les 24 Heures du Mans avec Froilan Gonzalez sur la 375 Plus et signe en 1955 son plus beau résultat, la victoire au Grand Prix de Monaco, à bord d'une monoplace Ferrari vieillissante. Il a fait vibrer toute une génération de passionnés à travers ses souvenirs raconté dans "Pilote de course". Il s'est éteint le 30 octobre 2010 à Nîmes.

Wolfgang von Trips
Issu d'une noble lignée allemande, Wolfgang von Trips fait ses débuts en course au volant d'une Porsche, puis passe chez Mercedes en 1955, participant au Championnat d'Endurance. Il pilote deux fois en 1956 pour Ferrari, décrochant une deuxième place avec une 290 MM au GP de Suède, avec Collins, puis s'engage en Formule 1 en 1957 au sein de la Scuderia Ferrari. Sa meilleure saison est aussi celle qui verra sa disparition : en 1961, après avoir remporté deux Grand Prix, il se tue à Monza au volant d'une Ferrari 156 "nez de requin". Il est couronné vice-champion du monde à titre posthume, à l'issue de la saison. Il a participé cinq fois aux 24 Heures du Mans.

Mike Hawthorn
C'est le premier pilote britannique à remporter le titre de Champion du monde de Formule 1, en 1958, pour Ferrari. Ce succès constitue un aboutissement de sa collaboration avec l'équipe de Maranello, dont il a fait partie en 1953, 1954 et partiellement en 1955 avant d'y revenir en 1957 et 1958, année de son couronnement. Au volant d'une Jaguar Type D, il a remporté les 24 Heures du Mans 1955, année marquée par le dramatique accident de la Mercedes de Pierre Levegh. Très proche de Peter Collins, il avait été très affecté par le décès de ce dernier, au Nürburgring, en 1958. Hawthorn se tue quelques mois plus tard dans un accident de la route, au volant de sa Jaguar MkII.

Luigi Musso
Ce pilote italien débute sa carrière avec Maserati, au volant des A6G et 250 F, en Sport et en Grand Prix. Il passe chez Ferrari en 1956, aux côtés de Peter Collins et Juan-Manuel Fangio. Au GP d'Argentine, il partage la victoire avec Fangio à qui il a cédé sa voiture, et ses plus beaux résultats comptent une victoire aux 1000 Km de Buenos-Aires en 1957 (Ferrari 290 MM, avec Masten Gregory et Eugenio Catellotti) et à la Targa Florio 1958 (Ferrari Testa Rossa, avec Olivier Gendebien). Lors du Grand Prix de France, en juillet 1958 à Reims, alors qu'il est deuxième au volant de sa Ferrari 246, il sort de la route et succombe à ses blessures.

Stirling Moss
Stirling Moss est un des pilotes les plus brillants de sa génération. Malgré 16 victoires en Grand Prix, il n'a jamais remporté le championnat du monde, terminant trois fois deuxième derrière Fangio, en 1955, 1956 et 1957. En sport, sa victoire aux Mille Miglia en 1955 au volant d'une Mercedes 300 SLR est célèbre, car il signe le record absolu de l'épreuve à 157 km/h de moyenne, mais il a par ailleurs remporté la Targa Florio (1955, Mercedes avec Collins), les 1000 Km de Buenos-Aires (1956, Maserati 300 S, Carlos Menditeguy), les 6 Heures de Kristenstad (1957, Maserati 450 S, Jean Behra) et quatre fois les 1000 Km du Nürburgring (1956, 1958, 1959, 1960, sur Maserati et Aston Martin). Aujourd'hui âgé de 86 ans, il est encore présent régulièrement lors des épreuves historiques.

Masten Gregory
Masten Gregory fait partie des pilotes américains ayant signé une belle carrière en Europe. Malgré quelques coups d'éclat en Formule 1 (dont une troisième place à Monaco en 1957, avec une Maserati), c'est surtout en endurance qu'il va bâtir son palmarès. De 1955 à 1972, il participe 16 fois aux 24 Heures du Mans sur des voitures extrêmement variées (Jaguar, Ferrari, Maserati, Ford, Alfa Romeo, Lola, Porsche), mais c'est en 1965 qu'il signe la victoire à bord d'une Ferrari 275 LM du NART, dans laquelle il fait équipe avec Jochen Rindt. Il raccroche le casque en 1972 et disparaît en 1985 à la suite de problèmes cardiaques.


La participation aux enchères pour ce lot est soumise à une procédure d'enregistrement particulière. Si vous souhaitez enchérir sur ce lot, merci de vous rapprocher du bureau des enchères ou du département Motorcars minimum 48 heures avant la vente.

Addendum :
Comme affirmé dans le livre 'Ferrari 315 S' écrit par Antoine Prunet et édité par Cavalliera en 1994, après l'accident tragique de la 335 S #0646 de Portago aux Mille Miglia 1957, les deux autres 335 S de la course, #0674 de la vente et 0684 furent placées sous séquestre pour les besoins de l'enquête. Elles ne disputèrent donc pas les 1000 kms du Nürburgring. On retrouve les deux bolides aux 24 Heures du Mans 1957. Certainement pour éviter d'acquitter les droits de douane, ce qui était coutumier à l'époque chez Ferrari, l'usine avait envoyé au Mans, et pour cette course uniquement, la 335 S #0674 sous le numéro de châssis #0656, dont la frappe est encore partiellement visible. Voici donc la fiche de pesage de #0674, enregistré sous le numéro #0656 fournie par l'ACO.
#0674 retrouvera son identité initiale au Grand Prix de Suède, début août 57.



Chassis type 520/B, n° 0674
Engine type 141, n°0674, internal number 2

- Exceptional in every respect
- Driven by the greatest drivers, including a World Champion
- Second in the 1957 Mille Miglia
- Winner of the 1958 Cuba Grand Prix
- In Pierre Bardinon's collection since 1970

Introduction

The history of Ferrari is down to one man - Enzo Ferrari - and his talent for picking the finest engineers and drivers to immortalize his race cars in the world's greatest events. Throughout the marque's history, the factory cars, those run by the Scuderia Ferrari itself, the 'official' cars, have been granted legendary status in the heritage of the Automobile. They won their spurs in the hands of the most celebrated drivers, Juan Manuel Fangio, Trintignant, Moss, von Trips, Taruffi, Musso, Hill and more recently Schumacher, Regazzoni, Alboreto…All these names have contributed to the history of the Scuderia's success, helping to build, race after race, the legend of Maranello. There is no other brand on earth that can boast a more powerful image than Ferrari. No other brand turns as many heads. No other marque can produce such a musical revelation with each press of the throttle. No other marque has as many victories to its name as Ferrari.

The Artcurial Motorcars team is delighted to present one of these factory racing cars. THE racing car. The one that enabled Ferrari to win the Constructors' World Championship Title in 1957. With its outstanding engineering, perfectly sketched lines and charismatic proportions, with its breathtaking race results, its great drivers, its continuous history and prestigious provenance, this Ferrari 335 S symbolises the Myth and the Masterpiece from the 1950s in the history of motorsport around the world. This car has it all.


Context

In the 1950s, the heart of sporting Italians beat to the rhythm of what was, to them, " the greatest race in the world ": the Mille Miglia. The most prestigious car manufacturers fought with each other and the most experienced drivers threw themselves into the ring for this mad race. It started in Brescia, and covered over 1600 km of long straights, winding mountain roads and travelled through historic towns. In the mid-1950s, to defend its colours in front of Maserati and Mercedes, Ferrari relied on four-cylinder models, the last of which was the 860 Monza, a powerful yet brutal car. In 1956, it turned to the V12, using an engine for the 290 MM derived from that used in the Grand Prix single seaters. With an overhead cam per bank of cylinders and dual ignition, this 3.5-litre engine produced 340 bhp at 7 200 rpm. It proved itself from the outset, powering Eugenio Castellotti to victory in the Mille Miglia in 1956, followed by four other Ferrari. Bodied by Scaglietti, this car embodied the ultimate finesse, purity and lightweight of Italian racing machines of this era. Before long the car evolved into the 290 S with an engine that was the same size but featured a completely new set-up. This time there were twin cams per bank of cylinders, inspired by the Lancia D50 Grand Prix engine designed by Vittorio Jano. Lighter and more powerful than its predecessor, it was developed as a 3.8-litre Tipo 140 version for the 315 S, followed by a 4-litre Tipo 141 for the 335 S. This four-cam version, with double ignition and four-choke carburettors represented the most advanced engineering of its day. It produced some 400 bhp allowing this car to defend the Ferrari colours brilliantly.

The Ferrari 335 S #0674 in the sale

Chassis 0674 left the Ferrari workshops at the start of 1957. Bodied as a barchetta by Scaglietti and given a four-cam 3.8-litre V12 Tipo 140 engine, this was one of the Ferrari factory 315S. The car's first race was the Sebring 12 Hours, on 23 March, in the hands of Peter Collins and Maurice Trintignant, and competing alongside another 315 S driven by De Portago and Luigi Musso. Having held the lead for the first 20 laps, this stunning Ferrari started slipping backwards and finally finished the race 6th, ahead of De Portago. The very quick Maserati 450 S driven by Fangio-Behra claimed victory. However, after this "trial run", attention turned to the event that all Italians were waiting for: the Mille Miglia in May. The car was given to Wolfgang von Trips to complete the Ferrari team featuring two powerful 335 S 4-litre cars. These machines dominated the event and victory was handed to Piero Taruffi who, after taking part 14 times, finally won this legendary race, despite suffering transmission problems. Just behind him came von Trips, whose car, number 532, performed perfectly. Respectfully abiding by Ferrari's principle of not challenging a teammate, he finished second. This success for the Italian marque was sadly overshadowed by De Portago's accident 40 kilometres from the finish: a burst tyre caused him to leave the road, resulting in the death of several spectators. This led to the end of the event itself.
Immediately after the race, the engine of chassis 0674 was increased from 3 800 cc to 4 100 cc and the car was entered for the most prestigious endurance race of all : the Le Mans 24 Hours, driven by Mike Hawthorn and Luigi Musso. Hawthorn took the lead at the start, ahead of the Maseratis and Jaguars, and on the 30th lap broke the record for the average lap speed on the 24H Le Mans circuit, the first time anyone had exceeded 200 km/h (203.015 km/h to be exact). Unfortunately an engine problem forced the team to retire in the 5th hour.
On 11 August, the factory sent the car to Sweden for the Swedish Grand Prix (the Kristianstad 6 Hours), driven once more by Hawthorn and Musso, alongside the 335 S of Peter Collins and Phil Hill. A battle ensued with the Maserati 450 S entries and the Ferrari had to give way, although Collins finished second. Hawthorn and Musso had to deal with a fire breaking out in their car, but nevertheless finished the race in fourth position.
The Ferrari then went back to the factory where it was modified at the front, in the style of the 250 Testa Rossa "ponton fender", to help cool the brakes more effectively for the hot South American climate of the Venezuelan Grand Prix on 3 November. The 335 S, chassis 0674, remained in the hands of Hawthorn and Musso, alongside the other 4-litre car of Collins-Hill and the two Ferrari 250. The result of this race would decide the World Title, a battle between Ferrari and Maserati, and this battle was fiercely contested. Maserati suffered a run of bad luck, however, with all three cars retiring in difficult circumstances. This left the way clear for their rival Maranello, who finished 1-2-3-4! The Constructors' World Championship Title was theirs and the second place of Hawthorn-Musso in chassis 0674 had played a major part.
Returning to the factory at Maranello, the Ferrari received a new engine - the 335 S Tipo 141, internal number 2 - and in January 1958 was sold to Luigi Chinetti, the Ferrari importer based in New York. On 24 February, the car took part in the Cuban Grand Prix, in Havana, sporting the NART livery of blue with a white stripe, driven by Masten Gregory and Stirling Moss who won the race.
Chinetti then rented the car to Mike Garber, who entered chassis 0674 for various races in the US during the 1958 season, driven by Gaston Andrey and Lance Reventlow (creator of the famous Scarab). There were some excellent results including a victory in the Road America 500 and on the circuits at Thompson and Watkins Glen. The last recorded race entry was on 7 December, during the Bahamas Speed Week in Nassau, where 0674 was forced to retire. In 1960 the Ferrari was sold to Robert N. Dusek, an architect living in Solebury, Pennsylvania.
Ten years later, in 1970, Dusek sold the car to Pierre Bardinon, one of the most knowledgeable Ferrari collectors in the world. Over a period of years, Bardinon put together a highly selective collection of Ferrari competition cars, bringing together the most successful and the most iconic models. His collection was based near Aubusson, in Creuse, where he built a private circuit, full of gradients and tight curves, like a mini-Charade.
In September 1981, Pierre Bardinon entrusted the car to the workshop Fantuzzi in Modena, to be restored to its original configuration, with its first front nose (we have not been able to locate bills for this restoration). The 'ponton fender' front section that was transformed to run in South America will be delivered to the new owner, as it was restored and kept alongside the car in Pierre Bardinon's museum. Apart from trips out on the private circuit, this stunning Ferrari has not been seen much in recent years, although it did appear in the splendid exhibition "Homage to Ferrari" organised in 1987 by the Cartier Foundation in Jouy-en-Josas. Ten years later, in 1997, it participated in events organised in Rome and Maranello to celebrate the marque's 50th anniversary. Pierre Bardinon sold some of the cars in his collection over the years but always refused to sell the 335S, despite endelss appeals; he saw this car as an essential part of his collection.

Photographs of this car appear in the most important books on the history of the marque. It is rare that a racing car of this calibre has such clear and direct history, without any uncertainty, and with a small number of owners. Such provenance, racing history and historical importance makes this one of the most important Ferrari in the history of motorsport.

Successive drivers of #0674

Peter Collins
Peter Collins, British, joined Ferrari in 1956, driving the Lancia-Ferrari D50 and winning two Grand Prix, at Spa-Francorchamps and Reims. His teammate was Juan-Manuel Fangio, who was crowned World Champion that year. He was also a talented endurance driver : he finished second twice in the Le Mans 24 Hour Race (1955, Aston Martin DB3 S with Paul Frère ; 1956, Aston Martin DB3 S with Stirling Moss), and also finished second in the Mille Miglia in 1956 (Ferrari 860 Monza). He died at the wheel of a Ferrari single-seater in the German Grand Prix in 1958.

Maurice Trintignant
An extremely popular racing driver with a wonderful southern accent, Maurice Trintignant was one of very few French drivers in Grand Prix racing during the 1950s. Having made a miraculous escape from a serious accident during the 1948 Swiss Grand Prix, he ran for Amédée Gordini before joining the Ferrari team in 1954. He won the Le Mans 24 Hour Race that year, with Froilan Gonzalez, in the 375 Plus and achieved his finest result in 1955, winning the Monaco Grand Prix in an ageing Ferrari single-seater. He inspired a whole generation of enthusiasts with his memories recounted in "Pilote de course". He passed away on 30 October 2010 in Nîmes.

Wolfgang von Trips
Descended from German nobility, Wolfgang von Trips started racing in a Porsche, moving to Mercedes in 1955 to take part in the endurance championship. During 1956 he drove twice for Ferrari, achieving second place in a 290 MM at the Swedish Grand Prix, with Peter Collins. In 1957 he joined the Scuderia Ferrari to take part in Formula 1. His most successful season was also his last: in 1961, having won two Grand Prix, he was killed in Monza at the wheel of a Ferrari 156 "Sharknose". He was awarded runner-up in the World Championship posthumously, at the end of the season. Von Trips took part in the Le Mans 24 Hours five times.

Mike Hawthorn
Mike Hawthorn was the first British driver to be crowned Formula 1 World Champion, driving for Ferrari in 1958. This success constituted the crowning glory of his collaboration with the Maranello team, that he had been part of in 1953, 1954 and part of 1955, before returning in 1957 and 1958, the year he became champion. He won the Le Mans 24 Hour Race at the wheel of a Jaguar D-Type in 1955, the year the event was marred by the dramatic accident involving the Mercedes of Pierre Levegh. He was very close to Peter Collins, and was deeply affected by the death of Collins at the Nürburgring in 1958. Hawthorn died a few months later in a road accident, at the wheel of his Jaguar MkII.

Luigi Musso
This Italian driver started his career with Maserati, driving an A6G and a 250 F, in sports car and Grand Prix racing. He moved to Ferrari in 1956, to join Peter Collins and Juan-Manuel Fangio. In the Argentinian Grand Prix, his win was shared with Fangio who took over the car from him. His finest results include a win in the 1957 Buenos-Aires 1000km (Ferrari 290 MM, with Masten Gregory and Eugenio Catellotti), and a victory in the 1958 Targa Florio (Ferrari Testa Rossa, with Olivier Gendebien). At Reims, during the French Grand Prix in July 1958, when he was running second in his Ferrari 246, he left the road and succumbed to his injuries.

Stirling Moss
Stirling Moss was one of the most outstanding drivers of his generation. Despite 16 Grand Prix victories, he never won the World Championship, finishing second three times behind Fangio, in 1955, 1956 and 1957. His victory in the Mille Miglia in 1955 in a Mercedes 300 SLR is famous, as he achieved the overall record for the event, with an average speed of 157 km/h. Other major wins included the Targa Florio (1955, Mercedes with Collins), the Buenos-Aires 1000 Km (1956, Maserati 300 S, Carlos Menditeguy), the Kristenstad 6 Hours (1957, Maserati 450 S, Jean Behra) and the Nürburgring 1000 Km four times (1956, 1958, 1959, 1960, for Maserati and Aston Martin). Now aged 86 years, he still attends historic motorsport events on a regular basis.

Masten Gregory
Masten Gregory was one of the American drivers who enjoyed a successful career in Europe. Despite a few moments of brilliance in Formula 1 (including a third place finish in Monaco in 1957 in a Maserati), it was in endurance racing that he really built his reputation. Between 1955 and 1972 he took part 16 times in the Le Mans 24 Hour Race in an extraordinary variety of cars (Jaguar, Ferrari, Maserati, Ford, Alfa Romeo, Lola, Porsche). He won the race in 1965 in a NART Ferrari 275 LM, with his teammate Jochen Rindt. He hung up his helmet in 1972 and died in 1985 following heart problems.


Participating in the auction on this lot is subject to a special registration process. If you would like to bid on this lot, please get in touch with the bidding office or the motor car department at least 48 hours before the sale.

Addendum :
As stated in the book 'Ferrari 315 S' written by Antoine Prunet and published by Cavalliera in 1994, following the tragic accident involving Portago's 335 S #0646 in the 1957 Mille Miglia, the two other 335 S from the race, including #0674, the car presented here, were impounded for the investigation by the Italian autorities. For this reason, the two race cars didn't take part in the Nürburgring 1000 kms, but reappeared for the 1957 Le Mans 24 Hour race. In all probability to avoid paying customs duties, customary at Ferrari at the time, the factory sent to Le Mans - for this race only - the 335 S #0674 under the chassis number #0656, the stamping of this number still being partially visible. So here is the weighing sheet for #0674, registered with the number #0656, supplied by the ACO (Automobile Club de l'Ouest).
#0674 regained its initial identity at the Swedish Grand Prix at the start of August 1957.





Estimation 28 000 000 - 32 000 000 €



Sold 32,100,000 €
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Sale: 2877
Date: 05 Feb. 2016 15:00
Auctioneer: Hervé Poulain

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