Pablo PICASSO 1881-1973
Portrait de Jacqueline aux mains croisées - 1954
Vendu 16 900
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Pablo PICASSO 1881-1973
Portrait de Jacqueline aux mains croisées - 1954
Lithographie offset en couleurs
Signée, datée et dédicacée " pour André Malraux son ami Picasso le 9.1.67 "
Affiche de l'exposition "Hommage à Pablo Picasso" au Grand Palais, Petit Palais, Bibliothèque Nationale, Paris, Novembre 1966 - Février 1967
Color offset lithograph; signed, dated and dédicated
Hauteur : 51 Largeur : 33,60 cm
Provenance : Collection André Malraux
Sophie de Vilmorin, Verrières-le-Buisson
Acquis par l'actuel propriétaire par descendance
Expositions : Tokyo, Musée des Arts Idemitsu, André Malraux : notre ami, octobre-décembre 1998, n°229, reproduit en couleurs
Bibliographie : Czwiklitzer 293
Commentaire : Texte:
Le 24 mai 1973, André Malraux arrive à Notre-Dame de Vie à Mougins dans ce qui fut le dernier atelier de Pablo Picasso. Il répond à l'invitation de Jacqueline, la dernière femme de l'artiste qui sollicite son aide pour faire respecter les dernières volontés de son mari au sujet de sa collection personnelle. Cette visite est un choc et une révélation pour l'écrivain, elle ouvre magistralement le dernier chapitre de la tumultueuse histoire des relations entre les deux géants.
Ils s'étaient probablement fréquemment croisés dans l'entourage de Daniel-Henry Kahnweiler et de Max Jacob dans les années 20, mais c'est la guerre d'Espagne qui provoquera la rencontre décisive. En 1937, Malraux revenant tout juste des combats se rend à l'atelier de Picasso qui peint Guernica et, devant le chef d'œuvre qui naît et dont l'écrivain pressent déjà l'importance majeure dans l'histoire de l'art, ils parlent avec passion…des combats, de la guerre, de la mort, de l'art et de sa place dans l'aventure humaine et de la grandeur tragique de Goya que les deux hommes vénèrent. Malraux offrira même à Picasso l'un des manuscrits de L'Espoir.
Ils se reverront secrètement pendant la guerre puis, à la libération, pour de chaleureuses retrouvailles, mais leurs engagements politiques antagonistes et de malheureuses incompréhensions les éloigneront irrémédiablement et plus de vingt ans après, la grande rétrospective de 1966 à Paris, la plus importante exposition d'œuvres de Picasso jamais organisée, ne sera pas l'occasion de belles retrouvailles entre le créateur célébré et le ministre de la Culture, bien au contraire.
Pourtant, Picasso n'a jamais cessé de respecter et d'admirer l'auteur de L'Espoir et, selon Jean Leymarie qui fut le grand artisan de l'exposition de 1966, le peintre aurait souhaité, s'il avait pu, revoir deux hommes : Alberto Giacometti et André Malraux.
L'écrivain, lui, au soir de sa vie, dans l'atelier du peintre d'abord, puis quelques semaines plus tard dans les salles de l'exposition Palais des Papes à Avignon où il s'émerveille de l'audace des dernières compositions du maître, se remémore et romance sans doute déjà leurs joutes verbales sur le Musée Imaginaire et les œuvres qui " semblent nous choisir, plus que nous les choisissons ". Il sait instantanément qu'il doit sans attendre rendre justice à " l'un des plus grands inventeurs de formes de l'Histoire ".
La Tête d'Obsidienne qui paraît en 1974, scellera la fascinante réconciliation posthume de ces deux aventuriers de l'art en quête d'absolu.
Estimation 1 500 - 3 000 €
Vendu 16 900 €
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