Balthasar van der AST Middelburg, vers 1593 - Delft, 1657
Bouquet de fleurs dans un vase en verre
Vendu 104 000
€ [$]
Balthasar van der AST Middelburg, vers 1593 - Delft, 1657
Bouquet de fleurs dans un vase en verre
Huile sur cuivre
Signé et daté 'B. vander. Ast. 1622' en bas à gauche
(Frottements sur le pourtour)
A Vase of flowers, oil on copper, signed and dated, by B. van der Ast
Hauteur : 23,60 Largeur : 17,10 cm
Provenance : Vente anonyme; Amsterdam, Paul Brandt, 6 juin 1961, n°29 ;
Terry-Engel Gallery, Londres, en 1964 ;
Chez Douwes, Amsterdam-Londres, en 1965 ;
Vente anonyme ; Londres, Sotheby's, 9 décembre 1987, n° 67 ;
Chez P. de Boer, Amsterdam, en 1989 ;
Galerie Friederike Pallamar, Vienne
Expositions : Londres, Terry-Engel Gallery, 3 novembre - 18 décembre 1964, n° 3
'Niederländische Meisterwerke des 17. Jahrhunderts', Vienne, galerie F. Pallamar, 15 octobre - 30 novembre 1990, n° 2
Bibliographie : 'Weltkunst', Munich, 15 mai 1961, p. 5, repr.
"Notable works of art now on the market", in 'The Burlington Magazine', vol. CVI, Londres, 1964, pl. 1
Commentaire : Délicat petit tableau, chef-d'œuvre d'équilibre et d'harmonie, ce vase de fleurs de Balthasar van der Ast nous émeut à la fois par sa richesse et sa simplicité. Le discours est celui de l'humilité, devant les créations du Tout-Puissant. Cette composition est une invitation à la sagesse et à la contemplation des choses à la fois les plus simples et les plus belles, elle nous offre l'effet d'un miroir et nous renvoie à notre propre et fragile destinée, nous incitant ainsi à plus d'humilité.
Balthasar van der Ast se range parmi les plus brillants élèves d'Ambrosius Bosschaert l'Ancien dont il épouse la sœur et qui était le premier grand peintre de natures-mortes et de fleurs des Pays-Bas modernes. Né à Middelbourg, il se fixe un temps à Utrecht à partir de 1619 avant de s'installer à Delft en 1632, ville dans laquelle il reste actif jusqu'à sa mort en 1657. Il reste fidèle à la manière de son beau-frère dans la première partie de sa carrière, environ jusqu'au milieu des années 1620, en s'inspirant parfois pour les détails de petits insectes ou lézards de Roelandt Savery, revenu de Prague et installé comme lui à Utrecht dans les années 1620.
L'originalité de notre tableau réside dans la présence de deux éléments de très grands prix en Hollande au XVIIe siècle : la tulipe et le coquillage. Venue de Constantinople, la tulipe fait son entrée en Hollande à la fin du XVIe siècle où elle connaît un succès immédiat, renforcé au XVIIe siècle par le développement de l'horticulture. Les bulbes font petit à petit leur apparition sur les marchés, mais, encore rares et chers, ils restent l'apanage des bourgeois fortunés qui en garnissent leurs jardins et suscitent les convoitises. Devenues un emblème de prospérité et de luxe, les délicates fleurs colorées ornent aussi bien les parterres que les natures mortes dont elles deviennent un motif privilégié. L'engouement est tel que les oignons deviennent un objet de spéculation, avec un système de bourse et un cours de la tulipe qui atteint des sommets en 1637 - on parle alors de " tulipomanie " - avant de s'effondrer. Egalement venus de pays lointains, les coquillages exotiques étaient rapportés d'Indonésie, du Japon, du Brésil, des Indes orientales et des Caraïbes par les bateaux de la flamboyante et insolente Compagnie des Indes Orientales. Peuplant les cabinets de curiosité, les coquillages de différentes espèces, aux formes variées et aux reflets nacrés, deviennent également des motifs privilégiés des plus grands artistes (fig. 1). Tout comme les tulipes, les coquillages étaient l'objet de spéculations et de convoitises importantes et pouvaient atteindre des prix faramineux. Le poète Roemer Visscher en fit lui-même une vive critique : il stigmatisait dans son ouvrage 'Sinnepoppen', paru en 1614, la folie des collectionneurs qui dépensaient leur argent dans les coquillages1. Discours de vanité ou discours de fascination sur les beautés et les richesses de la création, Balthasar van der Ast peint sur notre tableau des merveilles qui nous font voyager.
1. L. J. Bol, 'The Bosschaert dynasty', Londres, 1980, p. 39.
Estimation 80 000 - 120 000 €
Vendu 104 000 €
* Les résultats sont affichés frais acheteur et taxes compris. Ils sont générés automatiquement et peuvent subir des modifications.