Massimo Campigli : un artiste autodidacte et collectionneur
 

La Collection Massimo Campigli sera présentée aux enchères le 7 décembre prochain. Elle réunira des œuvres originales de l’artiste ainsi que de rares peintures aborigènes australiennes du milieu du XXe siècle et de l’art océanien.

 

Kangourou
Artiste inconnu
Kangourou, milieu du XXe siècle
Estimation : 4 000 – 6 000 €

Massimo Campigli fut l’un des principaux artistes italiens des années 1930-1960, renouvelant l’art figuratif de son temps dans un dialogue avec les arts archaïques de la Méditerranée. Mais il a également porté une attention passionnée aux expressions artistiques extra-européennes et notamment des civilisations océaniennes et des aborigènes d’Australie, qui au fil des années remplissaient son atelier de Saint-Tropez.

 

De son vrai nom Max Ihlenfeld, Massimo Campigli n’a suivi aucun enseignement académique artistique, s’initiant seul à la peinture. Si au début de sa carrière, il observe l’œuvre classique de Pablo Picasso, au milieu des années 20, il peint des œuvres monumentales d’une construction presque symétrique, à la manière du puriste Le Corbusier. 

 

Quelques années plus tard, l’artiste change durablement de style. Dans ses œuvres, Massimo Campigli dépeint désormais des sujets féminins. Les portraits qu’il réalise représentent non pas les femmes qu’il rencontre dans son quotidien, mais celles créées par son imagination à partir des œuvres vues dans les musées durant son enfance. L’artiste met souvent en avant des figures féminines dressées, hiératiques et intemporelles. L’œuvre Affresco, estimée 20 000 – 30 000 €, en est l’un des meilleurs exemples.

 

Cette manière de représenter les figures vient de sa découverte et de son observation de l’art étrusque, dont le jeune artiste s’imprègne beaucoup dans les années 30, en visiteur passionné du Musée Etrusque de Rome. L’artiste recherche donc de plus en plus à représenter des archétypes et à saisir l’essence des figures qu’il dépeint. Son langage pictural est alors très archaïque, comme dans son huile sur toile Maison, estimée 120 000 – 180 000 €, ou encore dans son Triptyque, estimé 40 000 – 60 000 €.

 

Massimo CAMPIGLI (1895-1961) Maison – 1961 Estimation : 120 000 – 180 000 €
Massimo Campigli (1895-1961)
Maison, 1961
Estimation : 120 000 – 180 000 €

Au fil de sa carrière, Massimo Campigli réalise une œuvre sur papier abondante : dessins, lithographies, gravures, livres illustrés et fresques murales d’inspiration romaine sont des techniques qu’il maîtrise. Plusieurs lithographies sont notamment mises aux enchères, dont la Donna al Telalo. En 1933, il signe avec Sironi, Carra et Funi le Manifeste della pittura murale qui marquera le début de son grand succès en tant que peintre muraliste. Son travail connaît progressivement un rayonnement international de son vivant, étant exposé à Londres, New York, Amsterdam, Paris ou encore Tokyo et ce jusqu’à son décès en 1971.

 

Issues de sa succession, ses propres créations, tableaux et œuvres graphiques sont à découvrir en relation avec les œuvres des artistes aborigènes australiens, ses contemporains de l’autre côté du monde, dans un dialogue autour de la Création que les natifs de la Terre d’Arnhem appelaient « Le Temps du Rêve ».

 

 

Informations
Exposition
Du 2 au 5 décembre 2022
Vendredi, samedi et lundi - de 11h à 18h
Dimanche – de 14h à 18h

 

Vente aux enchères
Collection Massimo Campigli
Le Temps du Rêve

Mercredi 7 décembre 2022 – 11h

 

Contact
Elodie Landais
+33 1 42 99 20 84