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À l’occasion de leurs prochaines ventes, les départements Impressionniste & Moderne et Post-War & Contemporain sont heureux de mettre à l’honneur deux artistes : Juliette Roche, femme de l’avant-garde, ainsi que T’ang Haywen, l’un des artistes chinois les plus discrets du Paris d’après-guerre. Ces importantes collections vous seront présentées lors d’expositions publiques chez Artcurial à partir du 31 mars 2023.
Art Moderne : Juliette Roche, une femme de l’avant-garde
Le département Impressionniste et Moderne d’Artcurial consacrera, dans sa vente du 4 avril 2023, un chapitre dédié à l’artiste et femme de lettre Juliette Roche. 47 de ses œuvres seront présentées pour la toute première fois aux enchères. Longtemps restée dans l’ombre de ses contemporains, cette figure importante des années 1920 jouit aujourd’hui d’un regain d’intérêt certain, notamment au regard de la revalorisation des femmes artistes du XXe siècle et de leurs contributions essentielles aux avant-gardes.
Au cœur de l’avant-garde parisienne
Née en 1884 à Paris, Juliette Roche fréquente précocement les hautes sphères artistiques et littéraires. Son œuvre L’Académie Ranson, qui sera présenté à la vente et qui est estimée 2 500 – 3 500 €, retranscrit dans un style qui rappelle les intérieurs de Van Gogh les cours de nus dispensés à l’Académie Ranson qu’elle intègre en 1911. L’artiste est ensuite rapidement adoptée par le groupe des nabis dont elle conservera les influences esthétiques avant de découvrir le cubisme en 1912. Elle développe les arts décoratifs en se liant d’amitié avec le couple des Delaunay et épouse Albert Gleizes en 1915. Cette même année elle participe aux activités Dada avec Marcel Duchamp et Francis Picabia.
Entre New York et Barcelone
Pacifistes convaincus, le couple fuit la guerre et se réfugie à New York et à Barcelone où les quartiers festifs inspireront à l’artiste son œuvre Les loges de Music-Hall, estimée 2 000 - 3 000 €, ou Sur les Ramblas, estimée 3 000 – 5 000 €. C’est toutefois fois New-York qui lui inspirera ses toiles les plus engagées. Avec Hachoir, lot phare de cette vacation, estimés 8 000 – 12 000 €, elle critique ouvertement l’entrée imminente des Etats-Unis dans la Première Guerre mondiale. Les Vitrines à New York, estimées 4 000 – 6 000 € et 3 000 – 5 000 €, bien qu’attirantes et colorées témoignent de son malaise face à la société de consommation grandissante.
Disparue en 1980 et active jusqu’au décès de son époux Albert Gleizes en 1953, sa production traduit ses nombreux engagements politiques et synthétise les évolutions picturales de la modernité tout en dépoussiérant les genres traditionnels de la peinture. Peu exposée de son vivant, son œuvre est conservée à la Fondation Albert Gleizes qu’elle crée afin de garantir le rayonnement de l’artiste et assurer la continuité de MolySabata, résidence d’artiste créée par le couple en 1927. Le travail personnel de Juliette Roche est aujourd’hui reconsidéré et de récentes rétrospectives lui ont été consacrées au Musée des Beaux-Arts de Besançon, au MASC des Sables-d’Olonne, ainsi qu’au musée Estrine à Saint-Rémy-de-Provence. La présentation de ses œuvres aux enchères est un événement inédit.
Art Contemporain : T’ang Haywen, l’artistes chinois le plus discret du Paris d’après-guerre
Le 5 avril prochain, le département Post-War & Contemporain de Artcurial proposera 50 œuvres abstraites et figuratives de l’artiste franco-chinois T’ang Haywen, allant de 1955 à 1990. Encres, aquarelles et gouaches sous forme d’œuvres uniques, diptyques et triptyques permettront ainsi de découvrir l’univers de l’artiste dont la gestion du fond d’atelier a été confiée par l’Etat à la D.N.I.D (Direction Nationale d’Interventions Domaniales). Les œuvres de T’ang Haywen se trouvent aujourd’hui dans des collections majeures telles que la Menil Collection de Huston, l’Art Institute de Chicago, le Musée d’Art Moderne de la Ville de Paris et le Musée Guimet, ainsi que le M+ Museum de Hong Kong. En 2024, une rétrospective lui sera consacrée par le Musée Guimet ce qui devrait renforcer sa désirabilité sur le marché.
T’ang Haywen, l’artiste papillon
Né en 1927 en Chine, T’ang Haywen déménage à Paris en 1948 afin d’échapper au carcan familial et assouvir sa vocation d’artiste. S’il n’a jamais appris la peinture occidentale à l’académie, il a toutefois bénéficié d’un apprentissage approfondi de la calligraphie ce qui se ressent notamment dans ses encres sur papier ou sur carton. À son arrivée en France, T’ang Haywen suit les cours de dessin de l’Académie de la Grande Chaumière et est rapidement rattaché au groupe des « artistes chinois de l’étranger », aux côtés de Zao Wou-Ki et de Chu Teh-Chun. Pour T’ang Haywen, Paris constitue un sommet : celui de son émancipation. Autodidacte, il évolue comme un « papillon », uniquement mû par un esprit de liberté dans sa carrière artistique et sa vie personnelle, comme le qualifie l’expert de l’artiste Philippe Koutouzis.
Des œuvres au croisement des deux mondes
Dans son processus créatif, T’ang Haywen regarde les maîtres occidentaux et s’inspire parfois de leurs compositions, mais sans pour autant se départir de la spontanéité et de la profondeur des individualistes chinois du XVIIe siècle. Chasseur de visions comme les impressionnistes, il veut les fixer sur le papier et les transmettre aussi vite qu’elles lui apparaissent en utilisant certaines des conventions classiques de la peinture chinoise, mais avec son pinceau de calligraphe excentrique. Une éducation artistique formelle l’aurait sans doute empêché « d’écrire » aussi librement tous ses paysages d’encre ou ses compositions colorées dont la palette fait écho à l’expressionnisme, mais d’une manière plus apaisée et rattachée à la réalité. Finalement, son intention est à la fois la plus traditionnelle, par son attachement au médium de l’eau, et la plus révolutionnaire, quand elle nous convie à une introspection devant le miroir transparent de sa peinture.
Un magnifique diptyque, estimé 1 500 – 2 000 €, sera notamment présenté à la vente, aux côtés des 49 autres œuvres de la sélection, mettant à l’honneur l’artiste le plus discret du Paris d’après-guerre.
Informations
Prochaines ventes
Art Moderne, 1900-1950
Mardi 4 avril 2023 - 14h
Art Contemporain, 1950 à nos jours
Mercredi 5 avril 2023 – 14h
Exposition
31 mars au 3 avril 2023, 11h – 18h
Fermée le dimanche 2 avril
Contacts
Art Moderne
Elodie Landais
Tél. +33 1 42 99 20 84
Art Contemporain
Vanessa Favre
Tél. +33 1 42 99 16 13