Vente Mobilier et Objets d’Art - 16 mai 2017 /Lot 57 Torse d’Aphrodite du type de Tauride, Art romain du Ier-IIe siècle après J.-C. D'après un modèle hellénistique du IVe-IIIe siècle avant J.-C.
TORSE D'APHRODITE DU TYPE DE TAURIDE Art romain du Ier - IIe siècle après J.-C., d'après un modèle hellénistique du IVe-IIIe siècle avant J.-C.
Marbre blanc à légères veines grises, probablement d'Italie ; léger repolissage postérieur sur le bas de la cuisse droite et comblement d'un trou sous le bras gauche
Dimensions sans le socle :
H. : 73 cm (28 3/4 in.)
l. : 40 cm (15 3/4 in.)
Présentée sur un socle pivotant en chêne
Provenance :
Collection Bernheim-Jeune à Paris en 1924.
Collection privée, Paris.
Bibliographie comparative :
S. F. Schröder, Catalogo de la escultura clasica del Museo del Prado, Madrid, 2004, fig. 123 et 154.
M. Moltesen, Imperial Rome II Statues NY Carlsberg Glyptotek, Copenhague, 2002, n° 3160 p. 66.
M. B. Comstock et C.C. Vermeule, Sculpture in stone, the Greek, Roman and Etruscan Collections of the Museum of Fine Arts Boston, Boston, 1976.
J. Marcade, Au musée de Delos, étude sur la sculpture hellénistique en ronde bosse découverte sur l'ile. B.E.F.A.R. 215, Paris, 1969, pl. XLV à XLVII.
Publication :
G. Patrice, M. Dauberville, Renoir 1858-1881, Catalogue raisonné des tableaux, pastels, dessins et aquarelles, Edition Bernheim-Jeune, Paris, 2007, Vol. 1, p.3.
A Roman marble torso, depicting an Aphrodite of the Tauride type, 1st-2nd century A.C., after an Hellenistic model from the 4th-3rd century B.C.
Ce buste représente la déesse Vénus sortant de l'eau (modèle dit anadyomène). Elle était certainement représentée sous l'aspect impudique c'est-à-dire les bras levés laissant découvrir son sexe. Elle est en appui sur la jambe droite et en légère torsion vers la gauche. Le traitement anatomique est très fin et soucieux des détails afin d'approcher un certain réalisme et surtout rendre un sentiment de grâce et de sensualité.
Pour ces raisons esthétiques, cette statue rentre totalement dans la mouvance stylistique des productions de la période hellénistique. Au milieu du IVe siècle avant J.-C., à Cnide, fut placée par le sculpteur Praxitèle, une statue de Vénus nue qui deviendra l'archétype de la représentation de la déesse Aphrodite. On retrouvera de nombreux modèles directement copiés ou librement interprétés dans les temples, les édifices publics et les riches villas. Ce thème assez érotique de la femme sortant du bain était un sujet plaisant et très décoratif. Il eut une fortune jusqu'à la fin de la période romaine. De nombreux artistes comme Lysippe ou Skopas, tous deux concurrents de Praxitèle, créèrent des modèles proches mais dont les corps sont fléchis différemment et l'appui de la jambe peut varier. À la différence de Praxitèle à qui on attribue la Vénus de Cnide, de Dresde et celle d'Arles, entre autres, ici le contrapposto (c'est à dire le déhanchement et le mouvement du corps qui le contrebalance) est différent. Par cette position où la jambe d'appui est à droite et le bras légèrement levé aussi du même côté, on peut faire la corrélation avec l'Aphrodite de Tauride du musée de l'Hermitage à Saint Petersburg. Bien que particulièrement bien réussi par la finesse du rendu de l'anatomie, ce rare modèle n'a pas encore reçu d'attribution à un artiste antique connu.
On remarque à la base de la cuisse gauche un léger repolissage. On peut supposer qu'il existait à l'origine un élément collé à la statue (tel qu'un drapé ou une colonne) qui subsistait partiellement mais qui fut gommé postérieurement car inesthétique. L'exemple du musée de Copenhague, très poche par le style et les volumes, avait à son coté la figuration d'un tissu drapé.
Aphrodite (ou Venus) est la déesse féminine aux multiples facettes. D'origine très ancienne et en grande partie Orientale, elle règne non seulement sur l'Amour (Apostrophia, "qui fait oublier les amours malheureux", Urania, "Amour céleste", Hétaïra, protectrice des courtisanes, Nymphia, "Déesse des mariages", Pothon, "mère du désir", etc) mais intervient aussi dans la guerre (Doliophron, "rusée", Androphanos, la "Tueuse d'hommes", Nikêphoros, "Qui donne la victoire"), et dans le domaine funéraire (Epithymbia, "Celle des funérailles", Tymborychos, "qui creuse les tombes").
La production de statuettes à son effigie débute tôt au IIe millénaire mais s'intensifie à la période classique et surtout hellénistique. Les grands modèles - plus grands que taille humaine - que l'on retrouve dans les musées et les grandes collections privées, comme celle que nous proposons à la vente, sont tous des copies romaines de modèles du IVe - IIe siècle av. J.-C.
Ses formes généreuses et sa plastique très féminine seront appréciées jusqu'à la période romaine, et resteront le canon féminin idéal de la Renaissance jusqu'au XIXe siècle.
Estimation 300 000 - 500 000 €
Lot 57
Torse d’Aphrodite du type de Tauride, Art romain du Ier-IIe siècle après J.-C.
D'après un modèle hellénistique du IVe-IIIe siècle avant J.-C.
Vendu 443 000 € [$]
TORSE D'APHRODITE DU TYPE DE TAURIDE Art romain du Ier - IIe siècle après J.-C., d'après un modèle hellénistique du IVe-IIIe siècle avant J.-C.
Marbre blanc à légères veines grises, probablement d'Italie ; léger repolissage postérieur sur le bas de la cuisse droite et comblement d'un trou sous le bras gauche
Dimensions sans le socle :
H. : 73 cm (28 3/4 in.)
l. : 40 cm (15 3/4 in.)
Présentée sur un socle pivotant en chêne
Provenance :
Collection Bernheim-Jeune à Paris en 1924.
Collection privée, Paris.
Bibliographie comparative :
S. F. Schröder, Catalogo de la escultura clasica del Museo del Prado, Madrid, 2004, fig. 123 et 154.
M. Moltesen, Imperial Rome II Statues NY Carlsberg Glyptotek, Copenhague, 2002, n° 3160 p. 66.
M. B. Comstock et C.C. Vermeule, Sculpture in stone, the Greek, Roman and Etruscan Collections of the Museum of Fine Arts Boston, Boston, 1976.
J. Marcade, Au musée de Delos, étude sur la sculpture hellénistique en ronde bosse découverte sur l'ile. B.E.F.A.R. 215, Paris, 1969, pl. XLV à XLVII.
Publication :
G. Patrice, M. Dauberville, Renoir 1858-1881, Catalogue raisonné des tableaux, pastels, dessins et aquarelles, Edition Bernheim-Jeune, Paris, 2007, Vol. 1, p.3.
A Roman marble torso, depicting an Aphrodite of the Tauride type, 1st-2nd century A.C., after an Hellenistic model from the 4th-3rd century B.C.
Ce buste représente la déesse Vénus sortant de l'eau (modèle dit anadyomène). Elle était certainement représentée sous l'aspect impudique c'est-à-dire les bras levés laissant découvrir son sexe. Elle est en appui sur la jambe droite et en légère torsion vers la gauche. Le traitement anatomique est très fin et soucieux des détails afin d'approcher un certain réalisme et surtout rendre un sentiment de grâce et de sensualité.
Pour ces raisons esthétiques, cette statue rentre totalement dans la mouvance stylistique des productions de la période hellénistique. Au milieu du IVe siècle avant J.-C., à Cnide, fut placée par le sculpteur Praxitèle, une statue de Vénus nue qui deviendra l'archétype de la représentation de la déesse Aphrodite. On retrouvera de nombreux modèles directement copiés ou librement interprétés dans les temples, les édifices publics et les riches villas. Ce thème assez érotique de la femme sortant du bain était un sujet plaisant et très décoratif. Il eut une fortune jusqu'à la fin de la période romaine. De nombreux artistes comme Lysippe ou Skopas, tous deux concurrents de Praxitèle, créèrent des modèles proches mais dont les corps sont fléchis différemment et l'appui de la jambe peut varier. À la différence de Praxitèle à qui on attribue la Vénus de Cnide, de Dresde et celle d'Arles, entre autres, ici le contrapposto (c'est à dire le déhanchement et le mouvement du corps qui le contrebalance) est différent. Par cette position où la jambe d'appui est à droite et le bras légèrement levé aussi du même côté, on peut faire la corrélation avec l'Aphrodite de Tauride du musée de l'Hermitage à Saint Petersburg. Bien que particulièrement bien réussi par la finesse du rendu de l'anatomie, ce rare modèle n'a pas encore reçu d'attribution à un artiste antique connu.
On remarque à la base de la cuisse gauche un léger repolissage. On peut supposer qu'il existait à l'origine un élément collé à la statue (tel qu'un drapé ou une colonne) qui subsistait partiellement mais qui fut gommé postérieurement car inesthétique. L'exemple du musée de Copenhague, très poche par le style et les volumes, avait à son coté la figuration d'un tissu drapé.
Aphrodite (ou Venus) est la déesse féminine aux multiples facettes. D'origine très ancienne et en grande partie Orientale, elle règne non seulement sur l'Amour (Apostrophia, "qui fait oublier les amours malheureux", Urania, "Amour céleste", Hétaïra, protectrice des courtisanes, Nymphia, "Déesse des mariages", Pothon, "mère du désir", etc) mais intervient aussi dans la guerre (Doliophron, "rusée", Androphanos, la "Tueuse d'hommes", Nikêphoros, "Qui donne la victoire"), et dans le domaine funéraire (Epithymbia, "Celle des funérailles", Tymborychos, "qui creuse les tombes").
La production de statuettes à son effigie débute tôt au IIe millénaire mais s'intensifie à la période classique et surtout hellénistique. Les grands modèles - plus grands que taille humaine - que l'on retrouve dans les musées et les grandes collections privées, comme celle que nous proposons à la vente, sont tous des copies romaines de modèles du IVe - IIe siècle av. J.-C.
Ses formes généreuses et sa plastique très féminine seront appréciées jusqu'à la période romaine, et resteront le canon féminin idéal de la Renaissance jusqu'au XIXe siècle.
Estimation 300 000 - 500 000 €
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