Vente Mobilier, Sculpture & Objets d’Art - 16-17 juin 2022 - 18:00 & 14:00 /Lot 11 Bureau Dos d’Âne d’époque Louis XV Estampille de Bernard Van Risen-Burgh, dit BVRB II
BUREAU DOS D'ÂNE D'ÉPOQUE LOUIS XV Estampille de Bernard Van Risen-Burgh, dit BVRB II
À décor de marqueterie de bois de bout sur fond de satiné et réserves d'amarante, ornementation de bronze ciselé et doré au C couronné, de forme galbée, l'abattant découvrant une écritoire gainée de cuir, six tiroirs sur deux rangs, une tablette coulissante dissimulant un compartiment, les pieds cambrés agrémentés de sabots en bronze, estampillé BVRB sous le plateau et trace d'estampille (...)B sous la traverse antérieure, marque d'inventaire HAL 52 et trace d'étiquette effacée inscrite (...)ORANGERIE ; petits accidents et manques, une chute rapportée
H. : 86 cm (33 3/4 in.)
l. : 100 cm (39 1/4 in.)
P. : 56 cm (22 in.)
Bernard Van Risen-Burgh, dit BVRB II, reçu maître vers 1765
Le poinçon au C couronné fût apposé sur les ouvrages en bronze entre mars 1745 et février 1749.
Provenance :
Ancienne collection de Monsieur
(1857-1913) et Madame (1862-1945) Émile Halphen dans leur hôtel particulier, 18 Avenue Henri Martin à Paris,
Saisi et mis en dépôt à l'ambassade d'Allemagne à Paris en 1940,
Restitué en 1945,
Collection de Madame Alice Halphen (1887-1968), marquise Maurice (1881-1955) de Bremond d'Ars,
Collection particulière.
Expositions :
Orangerie des Tuileries, " Les Chefs-D'œuvre des Collections Françaises retrouvés en Allemagne par la commission de récupération artistique et les services alliés ", Juin-Août 1496, lot 243.
A Louis XV ormolu-mounted, kingwood and satinwood bureau dos d'ane, stamped by Bernard Van Risen-Burgh, called BVRB II
* Veuillez noter que le bureau dispose également de deux volets coulissants latéraux intérieurs.
* Please note that the bureau has two sliding side interior shutters.
Ce bureau estampillé de Bernard van Risenburgh comporte de nombreuses similitudes avec le bureau exécuté pour la Dauphine Marie-Thérèse d'Espagne en 1745. Il est un rare exemple de l'extrême qualité de dessin et d'exécution qui firent la réputation de ce maître, seul, avec André Charles Boulle, dont les œuvres furent distinguées dans les catalogues de l'époque par la mention " meuble de Bernard " - bien qu'il ne travailla qu'exclusivement pour les marchands merciers parisiens et notamment Thomas-Joachim Hebert (1687-1773), fournisseur de la Couronne.
C'est par l'intermédiaire de ce même marchand que BVRB livra le 23 janvier 1745 pour le cabinet de retraite de la Dauphine à Versailles, sous le numéro 1344 du Journal du Garde Meuble : " - Un secrétaire de bois satin fleur de placage de bois violet dans des compartiments de bois d'amarante, enrichi d'ornements, moulures, cartouches, encoignures, et pieds de bronze doré d'ormoulu. Le devant s'abat et forme une table couverte de velours bleu encastré qui se pose sur deux tirants mobiles de bois d'amarante terminés de boutons dorez. En dedans sont six tiroirs, dont deux grands et quatre petits, dans l'un desquels droite est un encrier, poudrier et une boite à éponge de cuivre argenté, garnis de tapis bleu et bordé d'une petite tresse d'or. Long de 31 pouces sur 18 pouces de profondeur et
30 pouces de haut ".
Ce dernier, aujourd'hui conservé au château de Versailles (1), est ainsi que le présent bureau revêtu d'un décor de marqueterie florale de bois de bout et de rinceaux d'amarante sur fond de satiné. Il signe ainsi dans le retour des décors floraux passés de mode depuis la Régence. Il est en outre orné des mêmes motifs de bronze tels que les agrafes qui flanquent l'abattant au sommet, les chutes de feuillage et fleurs finement ciselées au sommet des pieds, le cartouche rocaille au centre de la ceinture, ou encore les sabots, soit autant de signes distinctifs de l'œuvre de BVRB qui avait l'exclusivité de ses bronzes.
BVRB déclina ce modèle orné des mêmes chutes de fleurs sur au moins deux bureaux en pente en laque du Japon, dont un monté de bronzes marqués au C couronné (2), indiquant une exécution entre 1745 et 1749, et un autre qui se trouvait dans une collection privée en 1999 (3).
BVRB
Cet ébéniste dont le nom demeura longtemps un mystère est l'un des plus talentueux, si ce n'est le plus grand ébéniste de la période Louis XV. Il fut à l'origine de nombreux chefs-d'œuvres de la période dont beaucoup furent destinés à la famille royale et à son entourage. La période qui vit apparaître de nouveaux usages amena une recherche constante d'innovation.
Ces circonstances lui permirent de laisser libre cours à son immense talent, son savoir-faire exigeant et sa créativité. Il fut ainsi parmi les premiers, si ce n'est le plus important à créer des meubles plaqués de laques importées d'Orient ou de plaques de porcelaine, à développer la marqueterie de bois de bout en exploitant le potentiel décoratif des veines du bois. Il multiplia également les types de meubles davantage adaptés aux espaces intimes et les formes nouvelles telles que le secrétaire en pente qui fit son apparition dans les années 1730.
Alice de Brémond d'Ars née HalphenLe présent bureau est marqué du numéro HAL 52. Il correspond à la famille Halphen dont les biens furent spoliés pendant la deuxième guerre mondiale. Le bureau figura, comme l'indique son étiquette, à l'exposition des œuvres restituées qui se tint au musée de l'Orangerie en 1946 sous le numéro 243 et la désignation " bureau de dame ".
Émile Halphen (1857-1913) est issu d'une famille de banquiers, fils de Georges Halphen (1832-1906) banquier, négociant en diamants et administrateur de la Compagnie des chemins de fer du Nord, et d'Henriette Stern (1836-1905). Banquier lui-même, il épousa Louise Fould (1862-1945), fille de Paul Fould. Leur seconde fille, Alice Halphen (1887-1968), chez qui est mentionné le présent bureau (Fig.2), est l'épouse de Maurice de Bremond d'Ars (1881-1955).
(1) D. Meyer, " Le Mobilier de Versailles XVIIe et XVIIIe siècles ", Tome I, Editions Faton, Dijon, 2002, n°29, pp.108-111.
(2) Vente à Paris, hôtel Drouot, Beaussant Lefevre, le 24 novembre 1995
(3) T. Wolvesperges, " Le Meuble Français en Laque au XVIIIe Siècle ", Paris, 1999, p. 194, no. 88
Estimation 100 000 - 150 000 €
Lot 11
Bureau Dos d’Âne d’époque Louis XV
Estampille de Bernard Van Risen-Burgh, dit BVRB II
Vendu 721 600 € [$]
BUREAU DOS D'ÂNE D'ÉPOQUE LOUIS XV Estampille de Bernard Van Risen-Burgh, dit BVRB II
À décor de marqueterie de bois de bout sur fond de satiné et réserves d'amarante, ornementation de bronze ciselé et doré au C couronné, de forme galbée, l'abattant découvrant une écritoire gainée de cuir, six tiroirs sur deux rangs, une tablette coulissante dissimulant un compartiment, les pieds cambrés agrémentés de sabots en bronze, estampillé BVRB sous le plateau et trace d'estampille (...)B sous la traverse antérieure, marque d'inventaire HAL 52 et trace d'étiquette effacée inscrite (...)ORANGERIE ; petits accidents et manques, une chute rapportée
H. : 86 cm (33 3/4 in.)
l. : 100 cm (39 1/4 in.)
P. : 56 cm (22 in.)
Bernard Van Risen-Burgh, dit BVRB II, reçu maître vers 1765
Le poinçon au C couronné fût apposé sur les ouvrages en bronze entre mars 1745 et février 1749.
Provenance :
Ancienne collection de Monsieur
(1857-1913) et Madame (1862-1945) Émile Halphen dans leur hôtel particulier, 18 Avenue Henri Martin à Paris,
Saisi et mis en dépôt à l'ambassade d'Allemagne à Paris en 1940,
Restitué en 1945,
Collection de Madame Alice Halphen (1887-1968), marquise Maurice (1881-1955) de Bremond d'Ars,
Collection particulière.
Expositions :
Orangerie des Tuileries, " Les Chefs-D'œuvre des Collections Françaises retrouvés en Allemagne par la commission de récupération artistique et les services alliés ", Juin-Août 1496, lot 243.
A Louis XV ormolu-mounted, kingwood and satinwood bureau dos d'ane, stamped by Bernard Van Risen-Burgh, called BVRB II
* Veuillez noter que le bureau dispose également de deux volets coulissants latéraux intérieurs.
* Please note that the bureau has two sliding side interior shutters.
Ce bureau estampillé de Bernard van Risenburgh comporte de nombreuses similitudes avec le bureau exécuté pour la Dauphine Marie-Thérèse d'Espagne en 1745. Il est un rare exemple de l'extrême qualité de dessin et d'exécution qui firent la réputation de ce maître, seul, avec André Charles Boulle, dont les œuvres furent distinguées dans les catalogues de l'époque par la mention " meuble de Bernard " - bien qu'il ne travailla qu'exclusivement pour les marchands merciers parisiens et notamment Thomas-Joachim Hebert (1687-1773), fournisseur de la Couronne.
C'est par l'intermédiaire de ce même marchand que BVRB livra le 23 janvier 1745 pour le cabinet de retraite de la Dauphine à Versailles, sous le numéro 1344 du Journal du Garde Meuble : " - Un secrétaire de bois satin fleur de placage de bois violet dans des compartiments de bois d'amarante, enrichi d'ornements, moulures, cartouches, encoignures, et pieds de bronze doré d'ormoulu. Le devant s'abat et forme une table couverte de velours bleu encastré qui se pose sur deux tirants mobiles de bois d'amarante terminés de boutons dorez. En dedans sont six tiroirs, dont deux grands et quatre petits, dans l'un desquels droite est un encrier, poudrier et une boite à éponge de cuivre argenté, garnis de tapis bleu et bordé d'une petite tresse d'or. Long de 31 pouces sur 18 pouces de profondeur et
30 pouces de haut ".
Ce dernier, aujourd'hui conservé au château de Versailles (1), est ainsi que le présent bureau revêtu d'un décor de marqueterie florale de bois de bout et de rinceaux d'amarante sur fond de satiné. Il signe ainsi dans le retour des décors floraux passés de mode depuis la Régence. Il est en outre orné des mêmes motifs de bronze tels que les agrafes qui flanquent l'abattant au sommet, les chutes de feuillage et fleurs finement ciselées au sommet des pieds, le cartouche rocaille au centre de la ceinture, ou encore les sabots, soit autant de signes distinctifs de l'œuvre de BVRB qui avait l'exclusivité de ses bronzes.
BVRB déclina ce modèle orné des mêmes chutes de fleurs sur au moins deux bureaux en pente en laque du Japon, dont un monté de bronzes marqués au C couronné (2), indiquant une exécution entre 1745 et 1749, et un autre qui se trouvait dans une collection privée en 1999 (3).
BVRB
Cet ébéniste dont le nom demeura longtemps un mystère est l'un des plus talentueux, si ce n'est le plus grand ébéniste de la période Louis XV. Il fut à l'origine de nombreux chefs-d'œuvres de la période dont beaucoup furent destinés à la famille royale et à son entourage. La période qui vit apparaître de nouveaux usages amena une recherche constante d'innovation.
Ces circonstances lui permirent de laisser libre cours à son immense talent, son savoir-faire exigeant et sa créativité. Il fut ainsi parmi les premiers, si ce n'est le plus important à créer des meubles plaqués de laques importées d'Orient ou de plaques de porcelaine, à développer la marqueterie de bois de bout en exploitant le potentiel décoratif des veines du bois. Il multiplia également les types de meubles davantage adaptés aux espaces intimes et les formes nouvelles telles que le secrétaire en pente qui fit son apparition dans les années 1730.
Alice de Brémond d'Ars née HalphenLe présent bureau est marqué du numéro HAL 52. Il correspond à la famille Halphen dont les biens furent spoliés pendant la deuxième guerre mondiale. Le bureau figura, comme l'indique son étiquette, à l'exposition des œuvres restituées qui se tint au musée de l'Orangerie en 1946 sous le numéro 243 et la désignation " bureau de dame ".
Émile Halphen (1857-1913) est issu d'une famille de banquiers, fils de Georges Halphen (1832-1906) banquier, négociant en diamants et administrateur de la Compagnie des chemins de fer du Nord, et d'Henriette Stern (1836-1905). Banquier lui-même, il épousa Louise Fould (1862-1945), fille de Paul Fould. Leur seconde fille, Alice Halphen (1887-1968), chez qui est mentionné le présent bureau (Fig.2), est l'épouse de Maurice de Bremond d'Ars (1881-1955).
(1) D. Meyer, " Le Mobilier de Versailles XVIIe et XVIIIe siècles ", Tome I, Editions Faton, Dijon, 2002, n°29, pp.108-111.
(2) Vente à Paris, hôtel Drouot, Beaussant Lefevre, le 24 novembre 1995
(3) T. Wolvesperges, " Le Meuble Français en Laque au XVIIIe Siècle ", Paris, 1999, p. 194, no. 88
Estimation 100 000 - 150 000 €
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