Jean-Ferdinand LANCRENON Lods, 1794 - Besançon, 1874
Jupiter et Mercure chez Philémon et Baucis
Sold 18,200
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Jean-Ferdinand LANCRENON Lods, 1794 - Besançon, 1874
Jupiter et Mercure chez Philémon et Baucis
Toile et châssis d'origine
Trace d'une ancienne étiquette ou d'un cachet en bas à gauche, un cachet de cire en bas à droite sur le châssis au verso
(Restaurations anciennes)
Jupiter and Mercury with Baucis and Philemon, canvas, by J. F. Lancrenon
h: 147 w: 112 cm
Provenance : Tableau présenté au Concours du Prix de Rome de 1818 et non retenu ;
Collection particulière, Paris
Bibliographie : Auguste Castan, "Notice sur le peintre Lancrenon", in 'Mémoires de la Société d'émulation du Doubs', volume 1874, Besançon, 1875, p. 16, mentionné dans la note 3
Catherine Giraudon, Jean-Michel Leniaud, 'Procès-verbaux de l'Académie des Beaux-arts: 1816-1820', Paris, 2002, p. 284
Bibliographie en rapport : Philippe Grunchec, 'Les Concours des Prix de Rome 1797-1863. Tome II', Paris, Ecole nationale supérieure des beaux-arts, 1989, p. 65-66
Commentaire : Après un premier apprentissage dans l'atelier de François-André Vincent, Lancrenon est formé par Anne-Louis Girodet. Il participe au concours du Prix de Rome de 1818 avec notre tableau. Il choisit une composition en hauteur, à la différence des autres concurrents, dont le vainqueur Nicolas-Auguste Hesse. Nous connaissons plusieurs dessins préparatoires, des études pour les drapés, un pour la figure de Zeus (Paris, étude Doutrebente, 18 novembre 2016, n°32) et deux autres pour la partie inférieure droite (fig. 1, jambe de Mercure, draperie et cygne, vente Paris, étude Millon et associés, le 25 mars 2005, n°353, et catalogue de la galerie Coatalem à Paris en 2004).
Le jeune artiste fait déjà preuve d'une belle maîtrise, notamment dans le traitement des ombres et des lumières. On reconnait ici la manière à la fois classique et étrange de son professeur, cette peau douce et velouté qui est celle du Pygmalion et Galatée, auquel Girodet travaille à cette époque, son ambigüité érotique et iconographie (on a presque une révélation du divin aux Pèlerins d'Emmaüs). Lancrenon connaissait aussi le Jupiter et Thétis d'Ingres (Aix-en-Provence) qui avait été âprement discuté au Salon de 1811.
Durant vingt ans, de 1797 à 1817, les sujets proposés aux concours du Prix de Rome mettaient en valeur des héros antiques de l'histoire grecque et romaine, dans la lignée de l'enseignement dispensé aux élèves de l'Ecole des Beaux-arts. Les participants de l'épreuve de 1818 sont confrontés à un sujet littéraire mythologique, tiré des Métamorphoses d'Ovide et des Fables de La Fontaine, souvent illustré aux XVIIe et XVIIIe siècles, de Rubens à Jean-Bernard Restout. La difficulté était donc d'adapter un thème baroque et rocaille à l'esthétique néoclassique. Le libellé, après avoir signalé l'hospitalité du pauvre couple phrygien envers les deux dieux de l'Olympe venus incognito, insiste sur "une oie (qui) leur restait, ils vont en faire le sacrifice pour augmenter le repas, mais l'oiseau se réfugie près des Divinités qui défendent de la tuer ...." (Ph. Grunchec, op. cit. p. 276, 1818, note 22), parfaitement intégrée par notre peintre.
Estimation 15 000 - 20 000 €
Sold 18,200 €
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