Marie-Anne FRAGONARD Grasse, 1745 - Paris, 1823
Jeune fille au chapeau et au bouquet de fleurs
Vendu 11 808
€ [$]
Marie-Anne FRAGONARD Grasse, 1745 - Paris, 1823
Jeune fille au chapeau et au bouquet de fleurs
Miniature
A girl wearing a hat and holding flowers, miniature, by M. A. Fragonard
Hauteur : 8,50 Largeur : 6 cm
Provenance : Collection du marquis de Laborde ;
Collection de la baronne Frédéric Seillière, née Nathalie de Laborde ;
Collection du baron Léon Seillière ;
Vente anonyme ; Paris, Palais Galliera, Mes Ader et Picard, 3 décembre 1966, n° 7 (comme Jean-Honoré Fragonard) ;
Acquis lors de cette vente par les grands-parents de l'actuel propriétaire ;
Collection particulière, Paris
Bibliographie : Comte Alexandre de Laborde (1853-1944), 'Mémorial des Laborde', manuscrit, mention de cette miniature, selon le catalogue de la vente de 1966
Commentaire : " De qui sont les miniatures de Fragonard ? " : Pierre Rosenberg inaugurait à nouveau d'une formule efficace dont il a le secret l'article de 'La Revue de l'Art' de 1996, dressant un état de la question et concluant à l'existence d'un corpus très important de miniatures devant revenir à Marie-Anne Fragonard1.
Si les avis continuent de diverger, c'est avec une prudence de mise que cette ravissante jeune fille est aujourd'hui donnée à Marie-Anne Fragonard, épouse du plus virtuose peintre du XVIIIe siècle français dont les Goncourt disaient en 1865 : " Une miniature de Fragonard, c'est l'exquis du joli, la merveille du petit art, une chose enchantée, et qu'il ne faut comparer à rien dans le XVIIIe siècle, pour le fin et le délicieux chatouillement du regard, qu'à une terre cuite de Clodion2. "
La même année Émile Bellier de la Chavignerie écrivait : " Madame Fragonard peignait si habilement la miniature qu'on a souvent confondu ses œuvres avec celles de son mari 3".
Pour résoudre avec raison la question de la paternité du corpus des miniatures, il convient de prêter un œil attentif aux nombreux passages en vente publique du vivant des époux Fragonard : toutes ces miniatures sont décrites comme de Marie-Anne Fragonard. Même constat concernant les Salons de la Correspondance de 1779 et de 1782, l'exposition de la Société des Beaux-Arts de Montpellier de 1779 et encore bien d'autres présentations publiques.
Les commentaires de son vivant sur son activité de peintre en miniature sont particulièrement élogieux pour Marie-Anne Gérard, épouse de Jean-Honoré Fragonard et sœur aînée de la ravissante Marguerite Gérard. Dans un environnement productif elle reprend parfois les compositions de son mari comme en témoigne notre miniature si nous la comparons au petit Portrait de jeune fille au chapeau de Jean-Honoré Fragonard, peint à l'huile sur panneau et récemment réapparu sur le marché4 (fig. 1). Cette confrontation permet de conclure, comme nous avons ouvert notre discours, par une citation de Pierre Rosenberg : " Elle l'imite sans jamais le copier5 ".
1. P. Rosenberg, " De qui sont les miniatures de Fragonard ? ", in 'La Revue de l'Art', n°111, 1996, p. 66-76.
2 Ed. et J. de Goncourt, " Fragonard ", suite d'articles parus dans la 'Gazette des Beaux-Arts', février 1865, p. 158-159.
3. É. Bellier de la Chavignerie, 'Les artistes français du XVIIIe siècle oubliés ou dédaignés', Paris, 1865, p. 85-86.
4. Ernest Gimpel (1858-1907) ; Vente Cronier, 4 décembre 1905, n° 9 ; Probablement collection Panhard ; Galerie Hubert Duchemin, Paris, novembre 2018.
5. 'op. cit.', p. 74.
Estimation 10 000 - 15 000 €
Vendu 11 808 €
* Les résultats sont affichés frais acheteur et taxes compris. Ils sont générés automatiquement et peuvent subir des modifications.