Jan van KESSEL Amsterdam, 1641 - 1680
Les champs de blanchiment à Haarlem
Vendu 62 400
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Jan van KESSEL Amsterdam, 1641 - 1680
Les champs de blanchiment à Haarlem
Huile sur toile
Signée 'JvKessel' en bas à droite
Bleaching fields in Haarlem, oil on canvas, signed, by J. van Kessel
Hauteur : 54,50 Largeur : 66 cm
Provenance : Probablement vente J.v.d. Maas et Wed. P. v. Spyk, Rotterdam, 30 juin 1783, n° 34 ;
Probablement vente Amsterdam, 6 août 1783, n° 44 ;
Probablement vente H. Rottermondt, Amsterdam, 18 juillet 1786, n° 140 ;
Probablement vente J. Wubbels, Amsterdam, 16 juillet 1792, n° 184 ;
Vente anonyme [Abraham Saportas] ; Amsterdam, 14 mai 1832, n° 42 ;
Collection A. J. Eymer, Haarlem ;
Sa vente, Amsterdam, 27 avril 1840, n° 39 ;
Collection Christophe Rhaban Ruhl, Cologne ;
Sa vente, Cologne, 16 mai 1876, n° 76 ;
Collection du baron Albert Oppenheim, Cologne ;
Sa vente, Berlin, Rudolph Lepke's Kunst-Auctions-Haus, 20-26 octobre 1914, n° 21 ;
Kunsthandel J. Böhler, Munich, en 1928 ;
Commerce d'art, Lucerne, 1934 ;
The John and Mable Ringling Museum of Art, Sarasota, USA ;
Vente anonyme; Zurich, Koller, 22 mai 1973, n° 2970 ;
Galerie Friederike Pallamar, Vienne
Expositions : 'Kunsthistorische Ausstellung', Cologne, 1876, n° 105
'Austellung von Bildern älterer Meister aus Privatsammlungen in den Rheinlanden und Westfalen', Düsseldorf, Kunsthalle, 1er septembre - 17 octobre 1886, n° 178
'Haarlem und seine Meister im 17. Jahrhundert', Vienne, galerie F. Pallamar, 18 novembre - 31 décembre 1974, n° 18
'Ruhige Welt', Vienne, galerie F. Pallamar, 16 octobre - 18 novembre 1978, n° 8
'Ausstellung von Bildern älterer Meister aus Privatsammlungen in den Rheinlanden und Westfalen', Düsseldorf, Kunsthalle, 1er septembre - 17 octobre 1986, n° 178
Bibliographie : William Bürger, 'Musées de la Hollande, 2. Brussels / Ostende', Paris, 1860, p. 291
Theodor Levin, " Die Ausstellung von Bildern älterer Meister zu Düsseldorf", in 'Kunstchronik', 22, 1887, p. 518
Wilhelm Bode, "Die Austellungen Gemälde aus Privatbesitz in Düsseldorf und Brussel in Herbst 1886", in 'Repertorium für Kunstwissenschaft', 10, 1887, p. 39
Abraham Bredius, "De Schilder-kunst", in 'Amsterdam in de zeventiende eeuw', 3, La Haye, 1901-1904, p. 128
Emile Molinier, 'Collection du baron Albert Oppenheim', Paris, 1904, n° 22, repr.
Auguste Marguillier, in 'Chronique des arts et de la curiosité', avril 1905, p. 126
Alfred von Wurzbach, " Jan van Kessel ", in 'Niederländisches Künstler-Lexikon', 3, Vienne-Leipzig, 1906-1911, I, p. 259
Walter Berndt, 'Die Niederländischen Maler des 17. Jahrhunderts', Munich, 1948, 2, n° 444, repr. et réed 1970, vol. II, n° 618
Linda Stone-Ferrier, "Views of Haarlem : A reconsideration of Ruisdael and Rembrandt", in 'Art Bulletin', 67, n° 3, septembre 1985, p. 419, note 16
Alice I. Davies, 'Jan van Kessel', Doornspijk, 1992, p.69-70, et p. 142-143, n° 38, repr. plate IV et 38
Commentaire : Le paysagiste hollandais Jan van Kessel ne doit pas être confondu avec ses homonymes flamands, spécialisés quant à eux dans la peinture de nature morte et d'animaux. Proche de Meindert Hobbema, la qualité et la sensibilité de ses paysages le désignent comme un élève de Jacob van Ruisdael, ce que les archives n'ont pas encore pu prouver. En 1661, il débute à Amsterdam sa carrière indépendante et commence à signer ses œuvres.
La vue de Haarlem de la collection Pallamar illustre une scène caractéristique de ce lieu : le blanchiment des toiles de lin dans les champs entourant la ville. L'industrie du textile et la qualité du blanchiment du linge réalisé sur les vastes étendues environnant la ville faisaient alors la renommée d'Haarlem bien au-delà des frontières néerlandaises, assurant sa prospérité. Le processus de blanchiment des toiles de lin, tissées dans la région ou provenant d'Angleterre par bateau, se passait en plusieurs étapes, sur une durée de sept mois. Le tissus était d'abord lavé à l'eau et au savon avant d'être rincé, puis trempé ou bouilli avec de la soude, du phosphate ou de la bouse de vache. A nouveau lavé et trempé, les toiles étaient ensuite étendues pendant deux jours sur l'herbe pour en aérer les fibres et leur faire profiter de l'action du soleil et de la lune. Ces étapes, suivies à chaque fois d'un bain dans du petit-lait d'environ trois semaines, étaient répétées jusqu'à ce que la blancheur du linge soit jugée satisfaisante.
Cette riche et verdoyante campagne sur laquelle ces longues toiles blanches étaient étendues, prenant le soleil et faisant écho aux nuages, ne manqua pas d'intéresser le paysagiste local qu'était Jacob van Ruisdael, qui la représenta à de nombreuses reprises. Jan Vermeer et Jan van Kessel s'en inspirèrent à sa suite, comme l'atteste notre tableau. Le peintre s'est ici placé sur les dunes d'Overveen, et l'on aperçoit sur l'horizon à droite le clocher de la cathédrale Saint Bavon. Dans sa monographie consacrée à van Kessel, Alice L. Davies propose de dater notre tableau de la fin des années 1660, par comparaison avec une œuvre de Vermeer de même sujet, conservée au musée Thyssen-Bornemisza à Madrid (fig. 1)1. Un temps attribué à Ruisdael, puis rapproché de Vermeer, le tableau de la collection Pallamar a été rendu à van Kessel, dont il porte la signature. Une petite toile au cadrage resserré sur les champs de lin, probablement préparatoire à notre tableau, est également répertoriée².
1. 'op. cit.', p. 143
2. 'ibid.', p. 138, n° 30
Estimation 50 000 - 80 000 €
Vendu 62 400 €
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